La pièce « Asderfef » (Processus), comédie tragique qui interroge le sens de la vie, de la création et de la condition humaine dans un registre de l’absurde, a été présentée mercredi à Alger.
Présenté au Théâtre municipal d’Alger-centre, qui accueille les représentations prévues dans le cadre du 15ème Festival National du Théâtre Professionnel (FNTP, 23 décembre-1er janvier), « Asderfef » est une adaptation de l’opéra « Les chaises » d' »Eugène « . Ionesco, réalisé par Sadek Yousfi.
Servi par deux comédiens, le spectacle d’une heure raconte l’histoire d’un couple de personnes âgées menant une vie monotone, passant son temps à revivre ses souvenirs d’enfance.
Pour rompre l’ennui et éviter de mourir de fatigue, le vieux mari et sa femme se racontent des histoires et reproduisent les mêmes gestes dans un quotidien immuable, rythmé par l’alternance du jour et de la nuit.
Pour donner un sens à leur vie, le vieil homme, artiste marginalisé et incompris de sa société, décide de transmettre un message universel avant de mourir, devant un parterre de grandes personnalités.
Réalisé en tamazight par Rahmouni Ouziene et Fariza Chemakhe, « Asderfef » puise sa puissance dans le texte qui questionne l’absurdité de l’existence et dans le geste à travers des expressions chorégraphiques imaginées par Khadidja Guemiri, dans une démarche qui vise à matérialiser la monotonie.
La scénographie signée Abdelghani Chentof, repose sur un décor minimaliste limité, dans un premier temps, à deux tabourets, une porte, une fenêtre et une armoire. Puis, au fur et à mesure de l’arrivée des invités proposés, à qui nous souhaitons faire passer le message, l’espace scénique se remplit de sièges vides pour un public absent.
Produit en 2022 par la coopérative théâtrale « Macahou » de Tizi Ouzou, « Asderfef » a été primé à plusieurs reprises, notamment au festival de théâtre professionnel de Guelma et récemment au festival national de théâtre d’expression amazigh de Batna.
La 15e FNTP se poursuit jusqu’au 1er janvier, avec 13 représentations en compétition et une vingtaine libres, programmées dans les salles Ibn Khaldoun, le Théâtre municipal d’Alger-Centre et Hadj-Omar.