L’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH) tiendra samedi une conférence de presse pour faire la lumière sur les événements de juin dernier en publiant un rapport sur les procès inéquitables, les disparitions forcées et les violations contre les migrants d’Afrique subsaharienne détenus dans le cadre de la Melilla /Tragédie de Nador qui a entraîné la mort de plusieurs dizaines d’entre eux.
L’association organisera également dimanche un sit-in pour dénoncer les politiques d’immigration criminelle du Maroc et de l’Espagne et témoigner sa solidarité avec les victimes de la tragédie du vendredi 24 juin.
AMDH a indiqué dans un communiqué que la commémoration cette année de la Journée internationale des migrants a pour objectif de travailler « à ne pas clore ce dossier avant qu’une enquête impartiale ne soit ouverte par des organes indépendants, pour établir les responsabilités et juger tous ceux qui sont impliqués dans ce crime ».
En ce sens, l’association marocaine a une nouvelle fois souligné la responsabilité de Rabat et de Madrid dans la disparition forcée de migrants lors des événements du Black Friday, qui ont fait des dizaines de morts, brutalement abattus par la police marocaine alors qu’ils tentaient d’entrer en Espagne. enclave de Melilla au Maroc.
Dans ce contexte, elle a souligné que « l’année 2022 a été marquée par l’adoption de politiques migratoires basées principalement sur l’approche sécuritaire (…), qui ont non seulement conduit à la détérioration des conditions économiques, des droits sociaux et culturels et à la violation des droits fondamentaux des migrants (le droit au logement, à la santé et à la libre circulation…) mais aussi la violation du droit sacré à la vie, ainsi que la disparition de nombreuses personnes, dont le sort est encore inconnu, en plus. à des procès inéquitables, des arrestations arbitraires, des disparitions forcées et d’innombrables violations ».
dont le plus important est celui lié aux événements douloureux qui se sont déroulés dans la région de Nador, à la frontière avec l’enclave espagnole de Melilla », souligne l’AMDH, notant que ces événements constituent une violation du droit sacré à la vie.
L’Association marocaine a également indiqué que son antenne de Nador a fait état de « nombreuses lacunes, violations et pratiques qui ont caractérisé le comportement des pouvoirs publics (marocains), notamment en ce qui concerne le traitement réservé aux demandeurs d’asile et aux migrants avant, pendant et après le drame de Melilla « .
Ainsi, elle a fait état de 87 migrants et demandeurs d’asile détenus (leurs peines vont de 8 mois à trois ans) à l’issue de « procès marathon marqués par de nombreuses violations et exactions et dans lesquels les conditions et garanties d’équité ont été violées, ainsi que des centaines de migrants expulsés suite à l’usage de la force et de la répression par les autorités marocaines, avec la complicité des autorités espagnoles ».
D’autre part, l’Association marocaine des droits de l’homme a condamné le régime du Makhzen pour ses atteintes aux libertés dans le Royaume et les restrictions continues des droits civils et politiques, appelant à la libération des prisonniers politiques et des prisonniers d’opinion.
Elle a, entre autres, critiqué la décision des autorités de la ville de Fès, de ne pas accuser réception d’un document lié au renouvellement du bureau de l’antenne de l’association dans la région de Fès-Saïss, dénonçant la passage d' »une violation honteuse des lois en vigueur dans le domaine du droit de constituer des associations ».