Le rôle des banques centrales dans la coopération et l’intégration financières régionales, ainsi que la numérisation des produits bancaires dans le contexte de la crise mondiale, ont été mis en avant lundi à Alger par plusieurs responsables de banques centrales.
Lors des actes de la conférence sur les défis futurs des banques centrales, les gouverneurs et les responsables des banques centrales ont noté la nécessité d’accélérer la modernisation des systèmes bancaires, l’automatisation des services, ainsi que la numérisation pour parvenir à l’inclusion financière.
Ils ont également souligné l’intérêt de la coopération et de l’intégration économiques et financières régionales, notamment dans les zones africaine, arabe et moyen-orientale, pour une économie mondiale qui se remet de la crise sanitaire du Covid-19.19, mais qui fait désormais face à une forte inflation. vague.
M.Salah Eddine Taleb, gouverneur de la Banque d’Algérie, a souligné, dans ce sens, que le défi actuel pour les banques centrales du monde est le renforcement de la coopération bilatérale et multilatérale, rendue nécessaire par les effets encore palpables de la crise sanitaire. sur l’économie mondiale.
Il a noté à cet égard que le monde est entré dans une « nouvelle pandémie, qui est l’inflation », avec des taux extrêmement élevés, poussant les banques centrales du monde entier à relever leurs taux, ajoutant que « chaque pays doit trouver des remèdes à cette situation en fonction de ses spécificités ».
« Pour les perspectives, je pense qu’il faut trouver des solutions à travers une coopération bilatérale et multilatérale entre banques centrales avec des échanges d’expérience et pour bénéficier de solutions appliquées ailleurs, et des échanges d’expertise pour pouvoir intervenir dans des périmètres plus larges », a souligné M. Taleb . .
De son côté, le PDG du Fonds monétaire arabe, Abdulrahman Alhamidy, a assuré que, dans le contexte de crise sanitaire, le Fonds, à travers le Programme de financement du commerce arabe, a renforcé ses actions de financement au profit des pays arabes et « qui a dépassé les 2 milliards de dollars » pendant la pandémie, notant que l’institution qu’il dirige a mis en place une plateforme de paiement interarabe.
« Nous lançons un appel aux banques algériennes pour qu’elles bénéficient de cette plateforme qui contribue à la réalisation de l’intégration économique et financière entre les pays arabes », ajoutant que le Fonds œuvre également dans la formation des ressources humaines bancaires, dans l’appui financier et statistique et technique aux profit des États membres arabes.
De son côté, le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, Marouane El Abbasi, qui a rappelé les missions fondamentales d’une banque centrale, qui sont la stabilité financière et la maîtrise de l’inflation, a insisté sur l’impact négatif de la « non-intégration » sur les pays du Maghreb et du Moyen-Orient sur le plan économique et financier.
« Les pays du Maghreb et du Moyen-Orient disposent de tous les éléments du développement, y compris, notamment, des moyens financiers et, surtout, une ressource humaine jeune et éduquée, mais en l’absence d’intégration régionale, économique et financière, » a noté M. El Abbassi, plaidant, en ce sens, pour une vision prospective qui concrétiserait cette intégration avec l’apport des banques centrales.
De son côté, le gouverneur de l’Autorité monétaire palestinienne, Feras Milhem, a indiqué que la transformation numérique des banques palestiniennes et l’automatisation des services bancaires sont au cœur de la stratégie de cette institution, ajoutant que plusieurs autres actions sont prévues, notamment le renforcement de la sécurité des paiements, la facturation électronique et le paiement et le virement instantanés.
Le gouverneur a également noté que les banques palestiniennes ont concentré leur activité, depuis la crise sanitaire, sur le financement des PME et TPE, à travers des projets d’accompagnement, pour aider à soutenir l’économie palestinienne.
A noter que le gouverneur de la Banque d’Algérie, interrogé par la presse en marge de la manifestation, au sujet de l’introduction prévue du dinar numérique dans le cadre de la modification de la loi sur la monnaie et le crédit, a assuré que « c’est partie de la reprise de la mission régalienne de toute banque centrale, qu’il s’agisse de la question de la monnaie et de la régulation du marché monétaire ».
« Concernant le dinar numérique algérien, toutes les banques centrales ont formellement et volontairement annoncé la création de la monnaie numérique de leur monnaie nationale, de manière à reprendre un peu de leurs missions régaliennes, c’est-à-dire la monnaie d’émission », a-t-il déclaré, ajoutant que « non, nous pouvons laisser les acteurs de la crypto-monnaie réguler le marché ».