Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, a déclaré, lundi, à Alger, que le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, soumettra au Sommet arabe plusieurs idées visant à réformer la Ligue arabe.
Animant une conférence de presse au Centre international de conférences (CIC) « Abdelatif Rehal, à la veille de l’ouverture des travaux du Sommet arabe, M. Lamamra a déclaré que l’Algérie attache « une extrême importance » à la question de la réforme de la Ligue arabe.
Constatant « l’importance de la société civile dont le rôle, s’il est pleinement rempli, favorisera l’action arabe commune », le ministre des Affaires étrangères a déclaré que l’action des sociétés civiles arabes procède « d’une grande force due à la participation des élites arabes, de la jeunesse. et l’élément féminin, d’autant plus qu’il ouvre des perspectives de modernisation de l’action arabe commune ».
« Nous avons constaté, à travers le Forum intergénérationnel, en appui à l’action arabe commune tenue à Oran, que cette dimension populaire pouvait ouvrir de grands espaces pour le monde arabe liés au développement dans les domaines de la technologie, de l’informatique et autres », a-t-il déclaré. .
Evoquant la « Déclaration d’Alger » pour sanctionner les travaux du Sommet arabe, M. Lamamra a indiqué que ce document aurait « une place importante » dans le développement de l’action arabe commune et qu’il était trop tôt pour en préciser le contenu. .
La « Déclaration d’Alger » a été enrichie et révisée depuis le début de la réunion des délégués permanents et des hauts responsables, a-t-il dit, soulignant que le Conseil de la Ligue arabe au sommet tranchera l’affaire.
A cet égard, le ministre a souligné que les travaux se poursuivent et qu’une longue session des ministres des affaires étrangères s’est tenue lundi matin pour examiner le projet de déclaration d’Alger ainsi que la structure et le contenu de ce projet, ajoutant que les chefs de la diplomatie se sont mis d’accord sur les grands axes, les grandes lignes directrices et ce qu’on attend de cet important document.
Algérie soucieuse du respect du protocole diplomatique en vigueur lors des travaux du Sommet
Par ailleurs, le chef de la diplomatie algérienne a insisté sur la volonté de l’Algérie de faire de ce sommet « un moment charnière » dans l’action arabe commune, un rendez-vous qui puisse répondre aux multiples défis majeurs « qui interpellent de faire preuve d’un réel courage et d’être guidé par le souci faire prévaloir l’intérêt général sur les intérêts particuliers ».
Répondant à une question concernant le respect par l’Algérie du protocole diplomatique lors des travaux du Sommet, M. Lamamra a indiqué que l’Algérie souhaitait respecter scrupuleusement ce protocole, soulignant que le pays dispose d’une grande expérience dans ce domaine.
Il a voulu, dans ce cadre, démentir les informations qui circulent à ce sujet et qui sont, selon lui, « dénuées de tout fondement ».
M.Lamamra a souligné l’engagement de l’Algérie à « réunir le climat nécessaire pour favoriser le travail dans la concorde et le respect mutuel et dans le cadre des pratiques diplomatiques développées par l’action arabe et adoptées au sein d’autres organisations internationales ».
L’Algérie invite tous les dirigeants arabes à participer aux travaux du Sommet, dans le respect de la souveraineté de chaque Etat, a-t-il dit, soulignant que les pays sont libres d’envoyer leur représentant choisi.
En le comparant aux autres sommets, M. Lamamra a qualifié le taux de participation au sommet d’Alger de « respectable et très important » dans la mesure où certains pays n’ont pas de chef d’Etat mais un chef de gouvernement ou qui fait office de chef de gouvernement. Etat. Etat.
Abordant la question palestinienne, le chef de la diplomatie algérienne a indiqué que l’Initiative de paix arabe de 2002 sera l’une des principales conclusions du Sommet arabe.
« L’approche arabe courageuse et créative adoptée à Beyrouth en 2002 sera sûrement parmi les principaux enseignements concernant la Palestine et le Moyen-Orient », poursuit M. Lamamra.
Ces conclusions « se fondent sur le sens des responsabilités qui nous conduit à l’Etat de Palestine, (…) pour permettre au peuple palestinien d’accéder à ses droits inaliénables et d’établir son Etat indépendant avec la capitale El-Qods ». Lamamra a ajouté.
Concernant la résolution et la prévention des conflits, M. Lamamra a indiqué que le président Tebboune entend notamment proposer « la relance du système de la Ligue arabe en termes de prévention des conflits et de contribution à leur résolution ».
« Le président Tebboune discutera de nombreuses propositions sensibles avec ses homologues lors du sommet », a-t-il déclaré.
Le président du Sommet, M. Abdelmadjid Tebboune, aura à partir de mardi « toutes les prérogatives pour apporter le poids de son pays et sa longue vision, en proposant de nouvelles méthodes de travail qui contribuent à résoudre les problèmes existants. , comme en Libye », a déclaré Lamamra.
Rappelant l’intérêt « extrême » manifesté par le président Tebboune pour le règlement de la crise libyenne par une solution inter-libyenne, il a réitéré la disponibilité de l’Algérie à soutenir l’intégrité territoriale de ce pays et à respecter sa souveraineté et son indépendance politique.
Le ministre a également rappelé l’attachement de l’Algérie à la coopération Sud-Sud et au partenariat avec plusieurs pays, convaincu de la capacité de cette coopération à apporter des changements dans les relations économiques internationales.
M.Lamamra a insisté sur l’importance de tirer profit des atouts du monde arabe pour influencer la situation, réitérant l’engagement de l’Algérie à garantir le climat nécessaire propice au travail dans un cadre d’entente et de coopération.