Le président de la Société algérienne d’oncologie thoracique, le père Aziza Fissah a révélé, mercredi, à Alger, la publication d’un guide pour arrêter de fumer en 2023 par le ministère de la Santé, en collaboration avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Lors d’une séance d’information à l’occasion du mois de lutte contre le cancer du poumon en novembre, le spécialiste et chef de service des maladies respiratoires au CHU Lamine Debaghine (Bab El-Oued) et membre de la commission du Centre Médical National de Lutte contre le Tabagisme disait que « le tabagisme, avec un taux de 90%, est le premier facteur de risque de cette maladie ».
Selon le Pr Fissah, le cancer du poumon « peut être évité en luttant contre le tabagisme, principal facteur de risque dans 9 cas sur 10, en plus d’être le cancer le plus fréquent en Algérie, notamment chez les hommes avec 3076 nouveaux cas/an ».
L’addiction à différents types de tabac (cigarette, narguilé, cigarette électronique ou tabac à chiquer) provoque plusieurs types de cancer, compte tenu des substances toxiques qu’ils contiennent dont la nicotine et le goudron qui s’accumulent dans le système respiratoire de l’appareil et provoquent des tumeurs cancers en phase active et fumeurs passifs. .
Se référant aux études nationales menées par le ministère de la Santé, en coordination avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’intervenante a précisé que la première étude, réalisée en 2010, avait montré que « 9 % des enfants âgés de 13 et 15.15 ans fument », la seconde, réalisée la même année, avait montré que « 15,3 % des jeunes de 15 ans fument (27,1 % garçons et 1,7 % filles) ».
Selon la troisième étude sur les facteurs de risque des MNT de 2017, « 16,5% des adultes fument (32% des hommes et 0,4% des femmes), a-t-elle ajouté.
Selon elle, malgré toutes les mesures prises par l’Algérie, notamment la ratification de la convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac en 2006, la promulgation d’un arsenal de textes juridiques pour lutter contre ce fléau et protéger l’environnement, l’augmentation de la consommation de tabac fiscalité d’année en année, l’ouverture de 57 services de sevrage tabagique et le lancement d’un Plan National de Lutte contre le Tabac, ce fléau persiste faute de suivi et de contrôle de la mise en œuvre de ces mesures sur le terrain.
La spécialiste a également demandé le renforcement de la formation des personnels de santé dans ce domaine et la mise à disposition de tous les moyens nécessaires pour lutter contre le tabac, comme les patchs à la nicotine (aide à l’arrêt du tabac) qui, selon elle, doivent être remboursés par le CNAS.