Les avantages de la numérisation du secteur bancaire des pays du Maghreb arabe, comme la possibilité d’adapter le service au bénéfice du citoyen, ainsi que les enjeux sécuritaires de cette évolution ont été soulignés, lundi, à Alger, par le institutionnels et experts du secteur bancaire et monétaire dans le cadre de la 18ème session du sommet bancaire maghrébin.
A cet effet, le gouverneur de la Banque d’Algérie, Salah Eddine Taleb, a apprécié dans un discours, lors de la cérémonie d’ouverture de ce sommet, qu’il est nécessaire de créer de nouveaux métiers et produits, ainsi qu’un cadre réglementaire adapté aux évolutions du secteur et aux nouveaux usages numériques des citoyens.
La rapidité des télécommunications et le développement de l’usage des téléphones portables et de l’Internet haut débit nécessitent la modernisation des pratiques financières et l’adaptation des stratégies bancaires aux besoins des opérateurs économiques et des citoyens, a également indiqué M. Taleb.
« La monnaie doit être numérique aujourd’hui, avec tout ce que cette transformation apporte en termes d’innovations, de défis et d’opportunités », a-t-il insisté.
Rappelant que la crise sanitaire due au Covid-19 a permis d’accélérer cette transformation numérique dans son ensemble et dans le secteur bancaire en particulier, le gouverneur de la Banque d’Algérie a déclaré que « cela doit contribuer à renforcer la stabilité et la résilience du secteur. faire face aux chocs actuels et futurs qui la menacent ».
En outre, a-t-il précisé, la question de la sécurité reste « cruciale » compte tenu de la sensibilité et de la quantité de données échangées avec la digitalisation des processus. Dans ce contexte, il a demandé aux banques d’adopter « la plus grande vigilance » face aux menaces de cybercriminalité.
De son côté, le président de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers (ABEF), Lazhar Latrache, a déclaré que la sécurité des données est un sujet « important » pris en compte par les banques, rappelant l’existence, au niveau de l’ABEF, d’une commission spécialisée pour la sécurité des systèmes d’information des banques algériennes.
Signe de l’évolution des banques nationales, notamment à travers les services numériques offerts et leur modernisation, M. Latrache a indiqué que la banque qu’il dirige, la Banque étrangère d’Algérie (BEA), en l’occurrence, s’est récemment classée 11ème sur 200 par Africains. banques dans ce domaine par un magazine international spécialisé.
Dans les panels organisés à l’occasion de ce sommet, le représentant tunisien, Elyes Ben Rayana, a estimé que la digitalisation de l’expérience des clients des banques entraîne plusieurs défis.
Il a cité les avantages de cette digitalisation, comme la digitalisation des transactions conduisant à l’efficacité opérationnelle, la proposition de produits adaptés aux besoins du client et la réduction des charges administratives pour les conseillers bancaires.
Cependant, il a jugé nécessaire de faire avancer la régulation du secteur « au même rythme » que les innovations numériques, ainsi que la modernisation continue du volet technologique, notamment celui lié à la sécurité des données.
A noter que la 18ème session du Maghreb Banking Summit, organisée par l’Union des Banques du Maghreb (UBM), en collaboration avec l’ABEF, se tient lundi et mardi à Alger sous le thème « enjeux et perspectives pour le secteur bancaire ».
Le sommet réunit des dirigeants et cadres bancaires de haut rang et des hauts responsables économiques et financiers des pays de l’UMA, ainsi que plusieurs experts internationaux.
Mardi, le sommet sera animé sous la forme d’un atelier portant notamment sur le respect des normes internationales de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme, la DATA responsable et l’éthique dans le secteur bancaire, ainsi que la banque de demain à l’ère de « Plateforme bancaire d’engagement ».