Le Centre d’Interprétation du Port Traditionnel Algérien, ouvert en 2012 à la Citadelle El Mechouar, au centre de Tlemcen, est une institution culturelle qui revêt une importance particulière dans la préservation et la valorisation du patrimoine culturel immatériel algérien, afin de présenter aux Algériens public et touristes étrangers.
La création de ce centre culturel, « unique en ce sens au niveau arabe et africain », vient de « l’exploit historique réalisé grâce à Chedda Tlemcenian, classée en 2012 au patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation ». , des sciences et de la culture (UNESCO), a indiqué M. Snouci Abou Bakr, chef du département des études pédagogiques et des techniques pédagogiques du centre.
« Chedda Tlemcenian », l’une des tenues emblématiques que le centre offre aux visiteurs, est le costume de mariée le plus ancien et le plus somptueux, datant de la période précédant la chute du Royaume musulman suprême d’Al-Andalus (Andalousie) et que la femme de la région, il est apprécié et porté avec élégance lors des mariages et à différentes occasions.
Ce costume d’apparat, qui fait référence aux différentes civilisations qui se sont succédées dans la région, se distingue par des bijoux et divers accessoires, tels que la chachia, la blouse, la fouta et le caftan.
Rattaché au ministère de la Culture et des Arts, ce centre était, à l’époque coloniale, « une caserne militaire », a précisé M. Snouci, ajoutant que le colonisateur tentait, par tous les moyens, de s’aliéner les monuments culturels et civilisationnels de Tlemcen mais aussi de toute l’Algérie.
L’orateur a précisé que cette institution culturelle a été créée pour « préserver le costume traditionnel algérien et les traditions populaires associées aux fêtes islamiques en tant que patrimoine immatériel algérien » et « promouvoir et valoriser tout ce qui touche à ce patrimoine immatériel ».
Le Centre d’Interprétation du Costume Traditionnel Algérien accueille une exposition permanente de vêtements traditionnels algériens dans la grande salle « Assila », mettant en lumière la diversité du patrimoine vestimentaire algérien à travers des modèles de costumes féminins tels que la chedda de Tlemcen, le Karakou d’Alger, la blouse d’Oran, la gandoura de Constantine, le karakou de Blid, le melhfa de Targuie et le « binouar » de Sétif, ainsi que des costumes masculins comme le burnous, a précisé le responsable.
Le centre organise également des événements culturels, des expositions et des journées d’étude à l’occasion de diverses occasions et fêtes religieuses et nationales telles que le Ramadan, le Mawlid Ennabawi, l’anniversaire de la Révolution de la Libération et la Journée de la Liberté Nationale. Il célèbre également les cérémonies de mariage traditionnelles et s’intéresse à l’artisanat, a-t-il ajouté, précisant que toutes ces activités étaient organisées dans l’enceinte du palais El Mechouar.
Parmi les autres expositions organisées au centre, il faut citer celle consacrée au « mariage de Tlemcen » qui mettait en lumière les traditions et le cérémonial du mariage à Tlemcen, notamment la « khotba » (fiançailles), la trousse de la mariée. et la cérémonie du mariage, mettant en valeur les costumes traditionnels portés par la mariée à chaque étape (chedda, redda, karakou…) et les chants et musiques interprétés à cette occasion.
Le Centre d’interprétation du costume traditionnel algérien a également organisé, en coordination avec des associations de conservation du patrimoine, une exposition sur le « Haïk », un vêtement féminin traditionnel porté dans plusieurs wilayes du pays de différentes manières, selon les circonstances, joyeuses comme les mariages et courtoisie. visites, ou tristes comme des funérailles.
Ce centre s’apprête à célébrer le 10e anniversaire de l’inscription de Chedda Tlemceniana au patrimoine culturel immatériel de l’humanité le 5 décembre 2012 par l’UNESCO, a-t-il rappelé.
La Citadelle El Mechouar, en particulier le Palais Royal Zianide, connaît une importante affluence de visiteurs, enregistrant entre le 1er juin et le 31 juillet 2022, plus de 56.000 visiteurs algériens et étrangers, dont la plupart ont visité le centre », a déclaré M. Snouci
Depuis 2021, le centre publie « Assila » (authentique), un magazine annuel consacré aux sciences, à la culture et au patrimoine et traitant des diverses activités qu’il organise tout au long de l’année, en plus de « Rawnaq » (splendeur), une autre publication annuelle qui comprend l’art patrimonial et la photographie.
Le Centre d’Interprétation des Costumes Traditionnels Algériens est l’une des nombreuses structures culturelles importantes créées dans le cadre de l’événement « Tlemcen, Capitale de la Culture Islamique » en 2011.