Les valeurs « humanistes » incarnées par l’Emir Abdelkader tout au long de sa carrière de chef militaire constituent une « leçon » pour la France coloniale en matière de respect des traités et des prisonniers de guerre, ont affirmé lundi des universitaires lors d’un meeting à la veille de l’anniversaire de 68. ans depuis le déclenchement de la guerre de libération nationale, le 1er novembre 1954.
« A travers ses valeurs humaines qu’il a toujours incarnées, l’Emir Abdelkader a donné une leçon à la France coloniale dans le domaine du respect du livre et des traités, notamment la question des prisonniers de guerre », a souligné le professeur de l’Université d’Oran . , Khelefallah Zakaria, dans son intervention sur « l’humanisme de l’Emir Abdelkader en temps de guerre », au séminaire organisé par la Direction de la Culture et des Arts d’Ain Defla à la tête de la bibliothèque publique de lecture, Hamdine Hadjadji.
L’universitaire a ajouté à cette occasion que l’émir Abdelkader « a instruit tous ses chefs militaires et ses soldats de veiller à ce que l’intégrité des prisonniers soit assurée et de leur assurer un traitement humain », indiquant que cette position lui conférait « une valeur historique ».
Le traitement humain par l’émir Abdelkader des prisonniers de guerre, poursuit le professeur, a pour source « les valeurs de la civilisation islamique qui l’ont marqué depuis l’enfance », soulignant que son humanisme lui a valu le respect et l’estime du monde entier », même de ses ennemis ».
L’orateur a également souligné que l’émir avait installé une « tente située au cœur de Zmala, qui servait de prison aux femmes françaises faites prisonnières lors de divers combats », ajoutant que cette tente était placée sous sa protection. la mère de l’émir, ‘Lalla Zohra’, qui s’est assurée qu’ils ne manquaient de rien.
Dans une communication intitulée « la stratégie de guerre de l’émir Abdelkader : le cas de la bataille d’El mactaâ » qui eut lieu le 28 juin 1835, l’académicien Benbrahem Hachemi pointa le génie de l’émir pour le choix « stratégique » du site de bataille au cours duquel l’armée coloniale, sous le commandement du général Trézel, avait essuyé un « cuisant échec » avec la perte de centaines de soldats et de tout son matériel militaire.
De son côté, l’abbé Kebir Benyoucef, ancien directeur du musée Emir Abdelkader à Miliana, a consacré son discours à la « stratégie militaire de l’Emir Abdelkader », notamment pour l’usine d’armement qu’il a fait construire dans la partie « stratégique » de la ville de Miliana en 1839 et qui « fournissait aux résistants de l’émir toutes sortes d’armes », précise-t-il.
Le choix de l’Emir pour l’implantation de l’usine s’expliquait, selon M. Benyoucef, par la géographie du lieu qui domine une bonne partie de la plaine du Chélif et la disponibilité des matières premières telles que l’eau, le bois et les minerais de fer dans la région de Miliana.
Le secrétaire général et porte-parole de la Fondation « Emir Abdelkader », Zohour Assia Boutaleb, a également indiqué à l’APS qu’il y a une tâche « mémorable » à accomplir pour « énumérer » toutes les archives de l’Emir qui sont au niveau des musées et des bibliothèques en France mais aussi de Turquie, en coordination avec tous ceux qui travaillent sur le terrain.