Le secteur minier, sous-exploité depuis plusieurs décennies, est désormais au centre de la stratégie nationale de diversification économique, grâce notamment à la révision de son cadre législatif et au lancement de mégaprojets structurants.
Avec un potentiel de plus de 1.000 ressources minérales souterraines, dont le fer, le phosphate, le zinc, l’or et le manganèse, le secteur minier algérien recèle un énorme potentiel.
Le 6 mai 1966, les mines sont nationalisées avec la création du Bureau Algérien de Recherche et d’Exploitation Minières (BAREM), remplacé par la Société Nationale de Recherche et d’Exploitation Minière (SONAREM).
Une multitude de projets miniers sont alors lancés, avec le développement rapide de plusieurs gisements, comme le gisement de mercure de Bou Ismaïl, des carrières de calcaire pour les mines de plomb et de zinc, et le développement de la production des mines de fer d’Ouenza et de Boukhadra. , et celles des phosphates du complexe minier du Djebel Onk.
Cependant, la restructuration de la SONAREM, à partir de 1983, a entraîné l’arrêt du développement de plusieurs opérations liées notamment aux phosphates, minerais de fer, marbre et autres, occasionnant également la perte d’un savoir-faire exploité dans le génie minier.
Un plan d’action pour la redynamisation du secteur
Cette situation de sous-exploitation des ressources minières a conduit les hautes autorités du pays, sous l’impulsion du Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, à adopter une action ( 2020-2024) visant à dynamiser le secteur et lui permettre de mieux contribuer à la croissance de l’économie nationale et à la création d’emplois, notamment dans les zones désormais ouvertes.
Les priorités de cette nouvelle politique sont principalement la révision du cadre législatif, le développement et la modernisation de la cartographie minière, la réalisation de grands projets industriels structurants ainsi que le développement du capital humain.
La révision du cadre législatif du secteur minier devrait faciliter les procédures et réduire la durée d’étude des dossiers liés aux autorisations d’exploration et d’exploitation des ressources minières et mettra en place davantage d’incitations fiscales ainsi que des mesures attractives pour les au profit des investisseurs algériens et étrangers.
Il est également question de moderniser la cartographie minière nationale capable de fournir aux investisseurs des informations géologiques de qualité et un inventaire minier détaillé pour encourager l’exploration.
En matière de ressources humaines, le plan vise à renforcer la formation, la spécialisation, le perfectionnement et la reconversion. Cela peut également passer par des partenariats, par le transfert de connaissances et de techniques de recherche, d’exploitation et de transformation des substances minérales.
Dans ce contexte, le développement des « axes structurants », tels que la mine de fer à Gara Djebilet, les gisements et gisements d’or au Hoggar, le plomb et le zinc à Oued Amizour (Béjaïa), le phosphate à Bled El-Hadba (Tébessa et tout l’Est algérien), a été mis au centre des actions entreprises.
Mise en service fin juillet dernier, la mine de Gara Djebilet approvisionnera la sidérurgie nationale et remplacera les importations de matières premières, estimées à 2 milliards de dollars, exportera de grandes quantités de produits manufacturés et créera également environ 3.000 emplois.
Le Projet Intégré Phosphate (PPI), quant à lui, devrait permettre à l’Algérie d’être l’un des principaux pays exportateurs d’engrais et d’engrais, avec une production annuelle estimée à plus de 6 millions de tonnes de produits phosphatés.
Ce projet représente un investissement très important pouvant atteindre 7 milliards de dollars, sans compter les projets d’infrastructure connexes estimés à 5 et 6 milliards de dollars.
Le projet minier de zinc et de plomb d’Oued Amizour est également stratégique pour le pays en raison de son potentiel minier exploitable estimé à 34 millions de tonnes pour une production annuelle de 170.000 tonnes de concentré de zinc.
Par ailleurs, plusieurs autres projets miniers sont lancés, comme la bentonite à Hammam Bougrara (Tlemcen), la dolomite à Teioualt (Oum El Bouaghi), le carbonate de calcium à Sig (Mascara), la diatomite (dans la même zone), le feldspath dans l’Ain berbère (Annaba) et barytine à Koudia Safia (Médéa).