L’Algérie aspire, avec la signature, jeudi, d’un accord-cadre entre le ministère de l’Industrie et le groupe automobile italien FIAT, à relancer cette activité, fondée sur l’intégration industrielle, la création de valeur ajoutée et d’emplois, et ainsi tourner la page . à une expérience ratée qui avait coûté cher au public.
Cette orientation est conforme au programme du Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune qui, depuis sa première apparition dans la presse après son élection en décembre 2019, avait affirmé sa détermination à mettre fin à la période des véhicules en édition simple. vécue par le pays, dont l’assemblage avait coûté cher au trésor public car il consistait à importer des kits automobiles pour les assembler sans réaliser de valeur ajoutée ni créer d’emplois. Il s’agissait en fait d’une « fausse industrie basée sur le gonflage des pneus », selon le président.
Comment peut-on prétendre produire des véhicules en employant seulement 400 personnes ? Il faut alors réparer les dégâts ! », a demandé le président Tebboune en janvier 2020 dans une interview aux médias nationaux.
Quelques mois plus tard, précisément en août de la même année, le chef de l’Etat exprimait sa colère envers « ceux qui prétendaient exporter des véhicules alors qu’ils ne faisaient que gonfler des pneus… » Exporter de l’air ?, s’indigne-t-il.
Il a vivement déploré à de nombreuses reprises la « fausse industrie » dans notre pays, après les facilités financières « qu’il a connues, assimilées caricaturalement à l’inflation des pneus et au détournement des capitaux à l’étranger ».
« Maintenant que la justice a tranché, nous travaillons à bâtir une véritable industrie sur de bonnes bases, servant l’intérêt national, étant l’un des leviers du développement mondial », a-t-il affirmé.
Les Italiens s’engagent à atteindre le rythme d’intégration souhaité par l’Algérie
Lors de la cérémonie de signature, jeudi à Alger, de la convention-cadre entre le ministère de l’Industrie et le groupe italien, le ministre de l’Industrie, Ahmed Zaghdar, a expliqué que le choix de FIAT était motivé par « l’engagement de cette marque à réaliser un un véritable transfert technologique, au fur et à mesure et un taux d’intégration correspondant aux aspirations de l’Algérie à construire une industrie automobile à la hauteur des objectifs fixés ».
M. Zaghdar a déclaré que la signature de cet accord n’est rien d’autre que la consécration des relations privilégiées qui unissent l’Algérie et l’Italie, soulignant que le caractère « stratégique » du lancement du projet de production de véhicules de la marque FIAT en Algérie, rêvait de intérêt du président Tebboune, compte tenu de la volonté commune avec son homologue et ami, Sergio Mattarella, président de la République italienne.
Le président Tebboune avait indiqué, en août dernier, que les Italiens étaient prêts à produire des voitures en Algérie, saluant par la même occasion « leur bonne volonté », rappelle-t-on.
Le ministre de l’Industrie a précisé que les deux parties s’efforceront d’atteindre, d’ici cinq ans, les taux d’intégration établis dans cet accord.
Une feuille de route sera établie pour accélérer la mise en œuvre du projet en vue d’entrer en production en « temps record », pour permettre aux citoyens et aux entreprises économiques d’acquérir des véhicules aux normes internationales d’une part, et de créer de la valeur ajoutée en l’économie nationale, en revanche, a souligné le ministre.
« Seuls les projets industriels remplissant cette condition sine qua non seront agréés dans ce secteur », a insisté M. Zaghdar, soulignant l’engagement du partenaire italien à la respecter.
Le ministre a souhaité que la signature de cet accord marque « le début d’une nouvelle ère industrielle dans notre pays, dans l’industrie automobile, avec l’apport du partenaire italien, en plus de la conclusion prochaine d’autres accords ».
Pour sa part, le PDG du groupe Stellantis, le quatrième groupe automobile au monde qui inclut la marque FIAT dans son portefeuille, Carlos Tavares, a assuré, après la cérémonie de signature de l’accord, que le groupe automobile italien FIAT entendait apporter aux consommateurs « les meilleurs » algériens.
Il a également affirmé qu' »il n’y aura pas de détramage » entre les FIAT qui seront fabriquées dans la zone industrielle de Tafraoui dans la wilaya d’Oran et celles fabriquées ailleurs dans le monde », soulignant que le groupe « comprenait parfaitement l’intérêt de l’Algérie, à savoir converger le plus vite possible vers une intégration locale, la plus élevée possible », un intérêt qu’il dit partager.
Lors de la dernière réunion du Conseil des ministres, le président de la République a donné des instructions pour autoriser les constructeurs automobiles étrangers à importer des véhicules destinés à la vente en Algérie, parallèlement au suivi minutieux et continu du processus de lancement d’une véritable industrie automobile en Algérie , dès que possible.