Le taux de cas d’accouchement par césarienne a connu une augmentation notable au niveau national ces dernières années, a indiqué un spécialiste présent au 6e Congrès international de gynécologie et d’obstétrique, qui s’est ouvert jeudi à Constantin.
« En Algérie, plus de 50 % des naissances enregistrées dans les structures de santé, tant publiques que privées, ont été réalisées par césarienne, contre seulement 20 % signalés il y a dix ans, y compris le taux recommandé par l’Organisation mondiale de la santé. (OMS), ne dépasse pas 25% », a déclaré le Dr Abdelhafid Djebassi, gynécologue, en marge de ce congrès ouvert par le wali, Abdelkhalek Sayouda, et organisé à l’initiative de Constantine à l’initiative de l’Association des Gynécologues Privés et Obstétriciens de Constantine (AGOPC).
« Cette intervention chirurgicale, qui se limitait aux complications impératives et urgentes, s’impose désormais dans toutes les structures sanitaires publiques et les cliniques privées comme un acte de routine » à la demande des femmes parturientes, a expliqué le Dr Djebassi.
« Ce type d’intervention est pratiqué suite à une demande faite par la femme enceinte, parfois même injustifiée, rendant cette chirurgie obligatoire », précise ce médecin, et vice-président de l’AGOPC.
Les grossesses à haut risque et la survenue de maladies pendant la grossesse, notamment l’hypertension artérielle et le diabète chez les femmes, le manque d’activité physique, les problèmes pelviens, font également partie des causes qui ont déterminé l’augmentation des naissances par césarienne, a-t-il expliqué.
Considérée comme une pratique mondiale, le recours à la césarienne est pourtant devenu un acte « exagéré » et peut entraîner des complications, voire la mort pendant ou après l’accouchement tant pour la mère que pour l’enfant, a révélé à son tour Sébastien Bodinot, un Français. gynécologue
L’orateur a insisté sur la nécessité d’assurer un meilleur suivi des étapes de la grossesse, un soutien psychologique régulier et un don de sang, si nécessaire, pour garantir la prise en charge des femmes enceintes dans de bonnes conditions, a-t-il souligné.
Le chef de l’exécutif local, qui a visité une exposition regroupant des stands de laboratoires d’analyses biologiques et de matériel médical et d’unités de production pharmaceutique, a appelé à encourager la production pharmaceutique locale afin de couvrir le marché national et de favoriser les exportations, tout en contribuant à la réduction de l’importation.
Cette rencontre scientifique est organisée dans le cadre d’accords de jumelage et de coopération avec des pays étrangers qui permettent le renforcement des capacités des professionnels de santé dans ce domaine.
La manifestation scientifique se veut également un espace d’échange de connaissances et d’expériences entre médecins spécialistes et experts de divers pays, dont la France et le Liban, ainsi que des wilayas du pays, a souligné le président de l’Association des Gynécologues et Obstétriciens de Constantine Mohamed Boukerou.
Ce congrès de deux jours, a-t-il ajouté, a pour objectif de présenter les mécanismes et outils de prise en charge des patients et d’échanger sur les difficultés et techniques en vigueur dans le domaine.
La prise en charge médicale et chirurgicale de l’infertilité et des saignements périménopausiques et de l’endométriose, les fausses couches précoces et à répétition, le dépistage échographique, le diabète et la grossesse, la gynécologie obstétricale (fertilité – endoscopie) et d’autres sujets liés aux aspects médico-légaux en gynécologie obstétricale font partie des sujets abordés à ce congrès, dédié à la recherche médicale et scientifique.
Cette rencontre réunit des formateurs d’enseignants, ainsi que plus de 300 gynécologues de plusieurs wilayes du pays, comme Alger, Oran, Tipaza et Mila, ainsi que des praticiens d’autres pays.