L’étiquetage pour définir la performance énergétique des logements au niveau national, comme l’étiquetage des appareils électroménagers, pourrait voir le jour d’ici 2024 dans le cadre du programme national de maîtrise de l’énergie, a indiqué, jeudi, à Alger, le directeur général de l’Agence. pour la promotion et la rationalisation de l’utilisation de l’énergie (APRUE), Merouane Chabane.
« Avec la mise en place de l’étiquette de performance énergétique des logements, l’acquéreur ou le futur locataire saura à quel niveau de performance se situe son logement. Cet élément sera nécessaire dans le sens où le coût de l’énergie demain ne sera pas au même niveau qu’aujourd’hui, surtout compte tenu de la crise énergétique », a expliqué M. Chabane en marge d’un séminaire sur l’efficacité énergétique organisé par l’APRUE.
Des diagnostics ont été réalisés sur plusieurs équipements publics et foyers qui présentent une « surconsommation d’énergie », a indiqué le premier responsable de l’APRUE, ajoutant qu’il existe un potentiel d’économies d’énergie qui pourrait atteindre 50% de la consommation actuelle.
« Ce tag permet aussi de valoriser une maison à vendre. Une maison avec une meilleure performance énergétique coûtera plus cher qu’une maison énergivore », a indiqué M. Chabane.
De son côté, le directeur des actions sectorielles de l’APRUE, Kamel Dali, a mis en avant le potentiel d’économie d’énergie dans le secteur de la construction.
A cet égard, il a indiqué que le programme national de maîtrise de l’énergie prévoit un gain de 10% de la consommation nationale d’énergie d’ici 2030, soit un gain de près de 7 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP), ce qui permettrait d’atteindre un niveau de consommation d’énergie de 73 millions de tep (au lieu de 80 MTEP selon les prévisions).
10% d’économies d’énergie d’ici 2030
M. Dali a également rappelé que la consommation nationale d’énergie en 2021 était de 50 millions de tep, le secteur résidentiel et tertiaire étant le plus gros consommateur d’énergie, avec 46% du total.
Les bonnes pratiques pour atteindre 10% d’économies d’énergie d’ici 2030, selon M. Dali, doivent envisager l’isolation thermique des logements neufs, la rénovation thermique des logements existants, la mise en place de normes minimales d’efficacité énergétique et la mise en place à grande échelle. de l’automatisation de la gestion des bâtiments.
De son côté, le chef de service au sein de l’APRUE, Kamel Lamiri, a présenté les résultats de plusieurs audits réalisés au niveau de bâtiments spécifiques. Il a ainsi fait savoir qu’au niveau d’un hôpital, la consommation moyenne était de près de 20% supérieure aux normes.
Par ailleurs, l’audit d’un bâtiment administratif a montré une consommation 100% supérieure aux normes entre juin et octobre, la climatisation représentant 45% de cette consommation, suivie par l’éclairage à 25%.
Afin de réduire cette surconsommation, M. Lamiri a recommandé notamment l’optimisation de la charge du transformateur, l’utilisation d’équipements performants, la réduction des fuites dans les canalisations aériennes et l’isolation du sol de la terrasse permettant un gain énergétique à la hausse . à 15 %.
Présidant cette réunion, la ministre de l’Environnement et des Energies renouvelables, Samia Moualfi, a indiqué que le secteur de la construction porte un intérêt particulier au programme national de maîtrise de l’énergie, compte tenu de sa « grande influence » sur la consommation finale du pays. et l’augmentation moyenne de cette consommation.
« Nous ne devons pas empêcher le développement dynamique du secteur de la construction, mais nous devons l’accompagner en intégrant les principes d’efficacité énergétique de manière raisonnable et réaliste », a-t-elle estimé.