La visite attendue du président de la République française, M. Emmanuel Macron en Algérie, jeudi, intervient dans un contexte marqué par la volonté politique des deux pays de renforcer les relations bilatérales et de stimuler une dynamique selon une nouvelle vision, fondée sur l’égalité de traitement et sur l’équilibre des intérêts.
Le choix du président français de se rendre en Algérie au début de son second mandat traduit l’intérêt que Paris accorde au renforcement de ses relations avec Alger en tant que partenaire stratégique de poids, et dénote la reconnaissance du rôle axial de l’Algérie dans la région , notamment à la lumière de la politique du Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, qui a marqué le retour en force de la diplomatie algérienne sur la scène internationale ces dernières années.
Le déplacement de M. Macron en Algérie est le deuxième du genre en sa qualité de Président de la République française après une première visite en décembre 2017.
Malgré le changement non seulement de dates, mais aussi de situation ou depuis les troubles période dans les relations bilatérales entre les deux visites du président Macron, tous les indicateurs plaident en faveur d’un nouveau départ pour ce voyage.
En ce sens, le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a évoqué, samedi, avec son homologue français, le programme de cette visite lors d’une conversation téléphonique, au cours de laquelle le président Macron a présenté ses condoléances aux victimes de la des incendies enregistrés dans certaines wilayes du pays.
Plus tôt, le président Tebboune avait reçu un message de félicitations du président Macron à l’occasion de la célébration des 60 ans du rétablissement de la souveraineté nationale. En réponse à l’invitation du président Tebboune, M. Macron a exprimé son souhait de venir prochainement en Algérie pour « lancer ensemble ce nouvel agenda bilatéral, bâti sur la confiance et le respect mutuel des souverainetés », écrit le président français dans son message.
En avril dernier, le président de la République adressait un message de félicitations à M. Macron à l’occasion de sa réélection à la tête de la République française. « Qu’il s’agisse de mémoire, de relations humaines, de concertations politiques ou de projections stratégiques, de coopérations économiques et d’interactions dans toutes les sphères de travail en commun, la nouvelle vision, pleinement respectueuse des souverainetés et des équilibres d’intérêts que nous partageons, a le potentiel d’ouvrir à nous. deux pays de vastes horizons d’amitié, de convivialité harmonieuse et de complémentarité mutuellement bénéfique », lit-on dans le message du président Tebboune.
Cette visite devrait lancer « une dynamique qui favorise les progrès dans le traitement des gros dossiers, ainsi que l’intensification et l’élargissement des liens algéro-français », avait-il espéré.
Parmi ces dossiers, aussi divers soient-ils, on citera le dossier Mémoire auquel l’Etat algérien accorde une attention particulière.
Preuve en est, le président Tebboune a souligné, dans un message à l’occasion de la fête nationale des moudjahidines, l’intérêt de « protéger notre mémoire collective des ruses de ceux qui, depuis des décennies, traînent derrière eux leur haine et leur amertume ». . ressentiment pour les réalisations de l’Algérie indépendante et souveraine ».
Ce dossier a en effet beaucoup influencé la définition des relations bilatérales, relancées ces dernières années grâce à des actions concrètes, pour ne citer que le rapatriement par l’Algérie des crânes des symboles de la résistance à l’occupation française.
En février dernier, le président Tebboune déclarait, dans son entretien régulier avec des représentants des médias nationaux, qu' »il y a un dégel dans les relations avec la France » et que « l’Algérie est un pays essentiel en Afrique ».
A plusieurs reprises, le chef de l’Etat a conditionné la reprise de relations normales avec Paris au « respect total de l’Etat algérien » et sur la base d’un traitement « d’égal à égal », soulignant dans l’un de ses entretiens périodiques. avec la presse nationale qu’« avec le président Macron on peut aller très loin dans la résolution des problèmes liés au dossier mémoriel ».
Pour préparer le terrain à un réchauffement des relations algéro-françaises, le ministre français de l’Europe et des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian s’est rendu en Algérie à deux reprises, en décembre 2021, puis en avril 2022, dans le but de « renouer une relation de confiance » marquée par le respect de la souveraineté de l’autre et « la levée des blocages et des malentendus entre les deux pays ».