Une première quantité de minerai de fer, estimée à 1.000 tonnes, a été extraite mardi de la mine de Gara Djebilet-Ouest (wilaya de Tindouf), mise en exploitation fin juillet, a indiqué le directeur général adjoint de la Société nationale de l’acier (FERAAL). ), Redha Belhadj.
« Nous avons tiré deux explosifs qui nous ont permis d’avoir la tranchée pour accéder à un front de taille. Grâce à une troisième grève, hier mardi nous avons réussi à extraire 1000 tonnes de minerai de fer », a déclaré M Belhadj, précisant que les prochaines opérations d’extraction, menées par Feraal, porteront sur des quantités beaucoup plus importantes.
« On peut monter à 20.000 à 25.000 tonnes le mois prochain pour atteindre environ 100.000 tonnes/mois d’ici la fin de l’année », a-t-il argumenté.
Dans cette phase expérimentale, « la moitié des quantités de minerai de fer extraites seront acheminées vers la wilaya d’Oran pour être exportées vers la Chine et la Russie », précise-t-il.
L’autre moitié servira à approvisionner les usines sidérurgiques opérant en Algérie, selon le même responsable.
Le projet permettra ainsi de garantir et de sécuriser l’approvisionnement des usines métallurgiques et sidérurgiques nationales (El Hadjar, Tosyali, AQS, etc.) en matières premières, augmentant ainsi les revenus hors hydrocarbures et créant environ 3.000 emplois.
Le minerai de fer sera bientôt acheminé par camion jusqu’à Béchar par le Groupement de Transport et Logistique de Marchandises (LOGITRANS), où il sera traité et évalué par les opérateurs qui souhaitent investir dans cette zone, jusqu’à la construction de la voie ferrée de Béchar – Gare de Djibelet.
Traitement du minerai de fer : un appel d’offres sera lancé fin août
Pour assurer le traitement du minerai, une manifestation d’intérêt nationale et internationale sera lancée à la fin du mois. Août pour chercher des partenaires. Le cahier des charges y afférent devrait être prêt d’ici la fin septembre, selon le même responsable.
Il a mentionné que le minerai de fer, puisqu’il peut être commercialisé à l’état brut, peut également être consommé sous forme de concentré de minerai de fer (un minerai modérément déphosphoré), de boulettes (un conditionnement du minerai) ou pré-réduit (PDR ), qui est un complément à la ferraille.
Ce projet intégré de grande envergure prévoit la création, avant fin 2022, d’une société algéro-chinoise chargée d’extraire le minerai et d’une usine à Béchar qui permettra à la partie chinoise d’utiliser le minerai pour produire des billettes. (un produit semi-fini de l’industrie métallurgique utilisé dans la production de barres d’armature et de fils). Il envisage également de créer une usine de fabrication de rails, également à Béchar, qui utilisera des billettes locales pour fabriquer des rails.
Concernant le problème des fortes teneurs en phosphore, M. Belhadj a assuré qu’il existe des solutions pour la déphosphoration du minerai de fer, notamment grâce à la technologie russe.
« Nous allons utiliser ces solutions qui ont prouvé leur efficacité ailleurs », a-t-il assuré.
Le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, a lancé fin juillet les travaux d’exploitation de la mine de Gara Djebilet-Ouest, qui devrait produire entre 2 et 3 millions de tonnes de minerai de fer/an dans une première phase (2022 -2025), pour atteindre 40-50 millions de tonnes/an à partir de 2026.
Le Conseil des ministres, tenu le 8 mai, sous la présidence du Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a approuvé le lancement de la première phase du projet minier.
Le Président de la République a alors ordonné la mise en œuvre de ce projet « stratégique » suivant une approche intégrée et de manière complémentaire avec les différents projets industriels et d’infrastructures connexes, et ce, dans un calendrier bien défini.
Considérée comme l’une des plus grandes mines de fer au monde, la station de Djébilet contient plus de 3 milliards de tonnes de réserves, dont 1,7 milliard de tonnes exploitables.