La prévention des migrations et des déplacements de populations au Sahel+ doit se faire en temps de paix, en s’attaquant aux véritables causes de ce fléau et en conjuguant les efforts des Etats de la région, ont plaidé dimanche à Alger des experts.
« Le mal de la migration dans la région du Sahel+ est maintenant trop complexe pour être affronté individuellement ou sporadiquement. Les facteurs de ce fléau grandissant sont divers et les solutions doivent l’être tout autant », a plaidé Lou Salomé Sorlin, experte en migration au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) lors de la réunion de haut niveau du Groupe Sahel+, qui prend place à Alger sous le slogan « L’Humanité nous unit ».
« Au-delà des décideurs politiques, la lutte contre les migrations doit également être du ressort des associations nationales et des collectivités, qui doivent être pleinement associées à la recherche de solutions », a ajouté le responsable régional, estimant que « les mécanismes et systèmes d’aide des réponses mises en œuvre jusqu’à présent sont obsolètes et nécessitent une mise à jour ».
Abondant dans le même sens, le président du Croissant-Rouge tunisien a indiqué que la conjugaison des efforts entre les pays de la région est plus qu’une obligation, compte tenu de l’ampleur que ne cesse de prendre ce phénomène qui n’épargne aucun pays . .
Selon l’intervenant, « les pays du Sahel+ sont tous touchés par ce phénomène. Ils sont répartis entre les pays de départ des migrants, ceux d’accueil et les pays de transit et d’accueil à la fois », indiquant que « la prochaine réunion de la TICAD (Tokyo International Conference on African Development) prévue en août prochain en Tunisie sera une nouvelle opportunité d’aller dans cette direction ».
De son côté, le représentant du Croissant Rouge au Mali a plaidé dans son intervention pour la consolidation de l’aide au profit des pays les plus vulnérables.
« C’est la répartition inéquitable des richesses qui cause le plus le phénomène de migration. Les pays les plus riches sont appelés à intervenir de manière conséquente dans ce domaine. Leur intervention est d’autant plus souhaitable, que la prévention des conflits par la Sûreté. Le conseil et les autres institutions sont faibles », a-t-il insisté.
Pour le représentant du Comité islamique du Croissant-Rouge international (ICIC), il faut s’attaquer au phénomène migratoire, surtout en temps de paix, en mettant en œuvre une stratégie capable de s’attaquer aux origines de ce fléau.
« La sensibilisation des jeunes, la garantie de leur formation et la création d’entreprises génératrices d’emplois doivent être un dispositif prioritaire au niveau de chaque Etat », a-t-il plaidé.
De plus, les participants ont insisté sur la nécessité de prendre des mesures pour faire face aux changements climatiques qui affectent grandement la stabilité des populations.
« Les victimes de catastrophes naturelles doivent être prises en charge immédiatement et complètement », a souligné le chef de la délégation du CICR au Burkina Faso.
« Les pays du Sahel+ doivent aller dans le sens d’une anticipation des dégâts causés par les catastrophes et le changement climatique, par exemple en imposant des types d’architecture très spécifiques et en empêchant les populations de construire n’importe où », plaide à son tour le directeur d’Egyptian Red. Croissant.
Il est à noter que les actes de la réunion de haut niveau du Groupe Sahel+, consacrée à l’examen des moyens de fédérer les efforts et de coopération entre les associations de volontaires des pays du Sahel et du Moyen-Orient et les représentants du mouvement international des Le Croissant-Rouge et la Croix-Rouge qui a débuté dimanche à Alger, se poursuivra lundi, et ce, pour être sanctionné par la Déclaration d’Alger.
En marge de cette rencontre, les participants inaugureront le siège du Groupe Sahel+ à Alger, dont le siège est situé à Dély-Ibrahim.