L’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, a annulé sa visite dans les villes sahraouies occupées parce que les autorités marocaines voulaient lui imposer des interlocuteurs « pantins », a indiqué dimanche l’envoyé spécial. du Sahara Occidental et des pays du Maghreb, Amar Belani, qualifiant d' »honorable » la décision du diplomate italo-suédois.
« Les raisons sont évidentes et connues. Après s’être montrées très réticentes à organiser cette visite dans les territoires sahraouis occupés, les autorités marocaines ont voulu imposer à M. De Mistura des interlocuteurs fantoches dont des colons déguisés en +élus+ ou vassaux et des organisations satellites, comme le fameux CNDH (Conseil Marocain des Droits de l’Homme , éd.) », a déclaré Belani, notant que la décision de De Mistura « l’honore et fera pression sur le Maroc ».
La décision de De Mistura de reporter ce voyage, « dans des conditions aussi inacceptables et offensantes, l’honore à juste titre et fera inévitablement pression sur le Maroc, qui est ainsi pris en flagrant délit de sabotage des efforts de l’envoyé personnel de SG United. Nations Unies », a ajouté M. Belani, soulignant que la pression de certains membres influents du Conseil de sécurité devrait pouvoir se faire sentir à un moment donné, notamment de la part de ceux qui ont « du mal à convaincre » le Maroc. d’accepter enfin, au bout de cinq mois, la nomination de M. De Mistura à ce poste.
Concernant la pseudo +initiative d’autonomie+ proposée par le Maroc, figurant dans le communiqué de presse sanctionnant la rencontre de De Mistura avec le ministre marocain des affaires étrangères, l’ambassadeur Belani a indiqué que cette approche n’est qu' »une position dogmatique et éminemment obstructive qui a été pensée et conçue. perpétuer le statu quo actuel ».
« Cette position, telle qu’exprimée dans ledit communiqué, constitue un sérieux obstacle aux efforts de M. De Mistura, car ces fameuses constantes de la position du Makhzen institutionnel ne sont que l’expression d’un ultimatum inacceptable qui ne laisse aucune place à négociation et que ni le Front Polisario ni la communauté internationale ne les soutiendront un jour », a expliqué le diplomate, rappelant que cette approche allait à l’encontre des résolutions de l’ONU en la matière.
« Toutes les résolutions du Conseil de sécurité appellent les deux parties (le Front Polisario et le Maroc) à examiner leurs propositions respectives qui sont sur la table de l’ONU depuis 2007 et à négocier de bonne foi et sans conditions préalables », a-t-il déclaré.
Et ajoutons que cette pseudo +initiative d’autonomie+ marocaine qui n’a pas, conformément au droit international, les attributs de la souveraineté sur un territoire « séparé et distinct » pour accorder de manière injustifiée sa prérogative souveraine de proposer l’autonomie, « est une non -démarreur, qui va irrémédiablement faire dérailler les efforts du Secrétaire général et de son envoyé personnel », soulignant que « les conséquences d’une telle impasse devront être supportées par la partie qui met délibérément des bâtons dans les roues de la mission de facilitation onusienne « .
Constatant à ce sujet que « les dernières déclarations de l’ancien envoyé personnel, Christopher Ross sont éclairantes à ce sujet », M. Belani a affirmé que « l’initiative des +tables rondes+ ne parviendra jamais à donner corps au fantasme +conflit régional+ parce qu’il est reconnu que le problème du Sahara de l’Occident est une question de décolonisation dont le processus doit être complété par l’exercice du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance, conformément au droit international et à la responsabilité de l’Union européenne . Les nations, en ce sens, s’engagent pleinement et durablement ».
Se référant à la joie des autorités marocaines face à l’ouverture de consulats par les pays africains dans les villes sahraouies occupées, M. Belani a indiqué que « ces consultations fantômes financées par les autorités marocaines sur le budget du ministère des affaires étrangères ne sont que une tromperie qui arrivera à exploser comme un ballon ».
Concernant l’objectif chimérique d’« exclure » la République arabe sahraouie démocratique (RASAD) de l’Union africaine (UA), le diplomate algérien a indiqué que cette démarche n’a aucune chance d’aboutir, « tant que rien dans les textes fondateurs de la L’UA prévoit l’utilisation d’une telle option », rappelant que le Maroc a déjà tenté par le passé et « s’est lamentablement cassé les dents ».