Le président de la Fédération algérienne de la pharmacie (FAP), le Pr Abdelhakim Boudis, a appelé à la nécessité d’élaborer des lois pour la gestion et l’organisation du marché des compléments alimentaires, en plein essor ces dernières années.
S’exprimant jeudi à Alger en marge de la conférence nationale sur les compléments alimentaires, le Pr Boudis a déclaré que ces produits, largement consommés ces dernières années, sont complètement différents des médicaments et se trouvent actuellement à la croisée des chemins, d’autant plus que la gestion trois ou quatre ministères doivent leur être soumis.
Plus précisément, la gestion de ces produits doit être soumise à « des lois précises et claires sur l’organisation de leurs usages, d’où la nécessité de combler cette lacune », a-t-il déclaré.
Il est indispensable de porter une attention particulière à ce type de produit qui est actuellement sous la gestion exclusive du Ministère du Commerce. Ces produits, en revanche, sont vendus en pharmacie bien qu’ils ne soient pas soumis aux lois régissant les autres produits pharmaceutiques, d’où la nécessité d’élaborer des lois claires pour les compléments alimentaires afin de protéger le citoyen de leurs effets nocifs et de définir leurs utilisations.
La participation de la plupart des acteurs à cette réunion scientifique permettra de définir les missions de chaque filière et d’établir une ligne directrice pour distinguer l’utilisation de ces compléments alimentaires de la prescription de médicaments pour le traitement de diverses maladies.
Concernant certaines huiles essentielles et herbes très appréciées, notamment pendant la propagation du Covid-19, le Pr Boudis a fait état du recensement de près de 4.000 entreprises (vendeurs et fabricants de ces produits).
Le problème actuel est « la méconnaissance de leurs bénéfices sur la santé de l’individu et qui est chargé de les définir (bénéfices) ? L’Agence nationale du médicament, le ministère de l’Industrie pharmaceutique ou d’autres autorités ? » , car leur commercialisation est supervisée par le ministère du Commerce, s’interroge-t-il.
En raison de la forte demande de certains médicaments pour le traitement du Covid-19 dans le monde et des recommandations pour faire face au coronavirus en consommant des fortifiants et des vitamines, certains fabricants de médicaments se sont reconvertis à la production de vitamines (C) et de fortifiants (zinc) en recherche d’un gain facile, sans donner de conseils au citoyen, ni respecter les composants de ces produits.
Cette conférence sera sanctionnée par un guide sous forme de recommandations à destination des acteurs de terrain pour participer à la réorganisation du marché algérien des compléments alimentaires, conformément aux recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS)
Le Directeur- Général de la Régulation et de l’Organisation du Marché au Ministère du Commerce, Sami Kolli a de son côté indiqué que le Ministère du Commerce ne s’occupe du dossier des compléments alimentaires que depuis 2012. La gestion de ce dossier relève également du Ministère. de l’Industrie Pharmaceutique. Un groupe de travail sous la tutelle du Premier ministre travaille à son examen.
Pour gérer ce dossier, la première étape consiste à rédiger les lois sur les questions techniques appuyées par trois ministères et les textes des autorités concernées dans les domaines de la production, de l’importation et de la distribution jusqu’à la commercialisation, a-t-il précisé. « Complexe » opérationnel qui ne peut être géré sans un cadre légal et règlementé.
Selon lui, il s’agit aussi de définir les acteurs dans cette affaire et les différents marchés qui approvisionnent le marché algérien. Pour la gestion de ces produits, les pouvoirs publics se réfèrent aux recommandations de l’OMS et de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).