Le dernier numéro du magazine Politis a mis en lumière le côté obscur de la période de colonisation de la guerre de libération nationale, au cours de laquelle l’armée française a utilisé des gaz toxiques contre les moudjahidines et les civils, y compris les femmes et les enfants, enfermés dans des grottes.
Sous le titre générique « La guerre des caves », le mensuel publié par le quotidien El-Moudjahid, revient sur ce « dossier explosif qui refait surface 65 ans plus tard », illustré d’articles et de photos d’archives.
Rappelant les crimes « souterrains » commis par le colonialisme français entre 1956 et 1961, Politis revient en détail sur cette sombre page de l’histoire qui « fait partie des secrets cachés par la France dans la guerre d’Algérie ».
la guerre, avec des feux de gaz, dans les grottes où se retiraient les combattants de l’ALN et, très souvent, des civils, des femmes et des enfants qui avaient été contraints de quitter leurs hameaux par les tracasseries, les vexations et les bombardements au napalm ».
Le général De Gaulle avait donné son feu vert à la création de « sections spéciales » qui opéreront dans le plus grand secret (même les autres corps d’armée n’étaient pas au courant), pour le « nettoyage » des grottes, écrit le même auteur, indiquant qu’il s’agit d’un « délit d’état non reconnu pour cause d’accès impossible aux fichiers ».
Dans un entretien à Politis, Christophe Lafaye, docteur en histoire, considère que l’ouverture de toutes les archives est « urgente », soulignant qu’à travers la « guerre des cavernes », le ministère des Armées. de la IVe République « croit à l’utilisation de la chimie à des fins militaires pour remporter la victoire. Il est donc décidé d’utiliser des gaz toxiques ».
Dans un autre article, d’anciens membres de ces sections spéciales admettent qu’« ils ont laissé les corps des combattants algériens dans des grottes. Les entrées ont été détruites quand c’était possible », ajoutant que le nombre de disparus dans cette guerre « souterraine » est « inconnu ». Leurs familles « ne savaient pas s’ils étaient morts ni dans quelles conditions », ont-ils déclaré.
Des historiens et journalistes, dont Christophe Lafaye et Gilles Manceron, ont lancé un appel aux autorités françaises le 7 avril 2022, pour que les archives militaires soient « enfermées » dans l’utilisation d’armes chimiques par l’armée française dans des grottes pendant la guerre d’Algérie qu’elles sont « ouvert et consultable », rapporte Politis.
La même publication note qu’un documentaire sur la « guerre des cavernes » est en préparation, mais que ses initiateurs peinent à le réaliser, du fait des difficultés d’accès aux archives.
En ce sens, il est écrit que 60 ans après la fin de la colonisation et la guerre de libération nationale, « on parle d’une +paix des mémoires+ ». Mais, « c’est possible si la mémoire n’est pas restaurée d’abord et si l’accès aux archives reste encore partiellement », s’interroge l’auteur qui conclut : « il en est de la guerre des cavernes ».