Le célèbre acteur Mustapha Preure, décédé dans la nuit de vendredi à samedi, à Alger, à l’âge de 87 ans, laisse derrière lui une carrière bien remplie et une œuvre abondante et riche, ponctuée de succès dans les différentes disciplines des métiers du spectacle vivant.
Artiste « polyvalent et parfait », Mustapha Preure est passé par tous les « métiers du spectacle vivant », comptant à son honneur « une carrière de plus de 70 ans au service de la culture algérienne », dira l’acteur, Abdelhamid. Rage.
Animateur, directeur de production pour la Télévision et la Radio Nationales, musicien, comédien au Théâtre National Algérien ainsi qu’à la radio, et acteur à la Télévision et au cinéma, le défunt a été honoré à plusieurs reprises à diverses reprises aux quatre coins de l’Algérie.
Né dans la Casbah d’Alger en 1935, Mustapha Preure fréquente l’école Sarrouy à Soustara et commence à pratiquer l’Art IV avec la troupe de théâtre « El Kotb » de Pescaria à Alger, au sein des Scouts musulmans algériens.
Un peu plus tard, il rejoint le groupe « El Manar El Djazaïri », alors sous la houlette de Mohamed Zinet et Réda Bastandji, et participe à plusieurs tournées de sensibilisation sur le territoire national pour soutenir la révolution armée contre le colonialisme français.
Egalement percussionniste et virtuose du tsar, il part pour Paris en 1953, après avoir fait partie de l’orchestre dirigé par Mustapha Sahnoun, aux côtés de musiciens de renom tels que le violoniste Mohamed Mokhtari et le flûtiste et compositeur Ahmed Malek.
A Paris, le défunt chantera avec tous les grands noms de la chanson algérienne en exil, alors vouée à la lutte libératrice, comme El Amraoui Missoum, Slimane Azem, Nora, Dahmane El-Harrachi, Akli Yahiatène, Abderrahmane Aziz, Khadidja et Mohamed Lamari, entre autres.
En 1955, il participe au Festival Mondial de la Jeunesse avec Mahieddine Bachtarzi, Sid Ali Kouiret, Yahia Ben Mebrouk et d’autres acteurs pionniers du théâtre algérien.
Contacté en 1958 par le révolutionnaire et héros de la bataille d’Alger Osman Hadji dit Ramel, le défunt avait rejoint les moudjahidines et fut incarcéré à la prison d’El Harrach, puis à Blida, jusqu’à sa libération où il se réunira. El Hachemi Guerrouabi qui deviendra son meilleur ami.
En 1962, à Oujda, il rencontre la fanfare FLN de Tunis, qu’il ne quittera plus, d’abord à la TNA en faisant partie de l’Orchestre avant de s’occuper de la diffusion de plusieurs émissions à la Radio Algérienne.
Il contribuera également avec de grands noms, tels que Mohamed Boudia, Mustapha Kateb, Taha El Amiri et d’autres, à la nationalisation d’Ex. L’Opéra d’Alger, puis le 8 janvier 1963, le Théâtre National d’Algérie.
Amoureux de sa patrie, le défunt a vécu les trois périodes du colonialisme, de la Grande Révolution et de l’indépendance, Mustapha Preure ayant plus de 140 films à son actif, dont une cinquantaine d’oeuvres télévisuelles et plusieurs dizaines de pièces radiophoniques, dont une centaine de nouvelles lectures du temps de feu Mohamed Touri et Rouiched.
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