La décision de mettre en place une feuille de route pour la construction du gazoduc transsaharien (TSGP), prise par le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, et ses homologues nigérians et nigérians est une étape décisive dans la construction de cette importante infrastructure énergétique.
En effet, la signature d’une déclaration conjointe mercredi à Niamey sur les travaux du troisième forum et exposition miniers et pétroliers de la CEDEAO (Ecomof 2022) par M. Arkab avec le ministre nigérien du Pétrole, de l’Énergie et des Énergies renouvelables Mahamane Sani Mahamadou et des Le ministre d’Etat aux Ressources pétrolières Timipre Sylva, qui vise à mettre en place une feuille de route, s’inscrit dans le processus d’accélération de ce projet.
A cette occasion, les trois parties ont exprimé leur volonté de mener à bien ce projet « stratégique » commun, qui doit notamment relier le marché européen aux champs gaziers nigérians via l’Algérie et le Niger.
Forts des relations de coopération et de partenariat qualifiées de « très bonnes », les trois parties se sont donc engagées par la déclaration signée à mener à bien ce projet énergétique.
Par ailleurs, lors de cette réunion tripartite, le ministre fédéral des Ressources pétrolières du Nigéria, Timipre Sylva, a déclaré que « les trois pays, en tant que pays voisins et africains, devront s’unir aujourd’hui plus que jamais » pour réaliser ce projet.
M. Sylva, cité par la presse locale, a assuré que son pays lancera la construction de la majeure partie du gazoduc transsaharien (614 km) situé sur son territoire.
« Dès aujourd’hui, nous nous engageons à construire notre part du gazoduc jusqu’à Kano, à la frontière avec le Niger, et à permettre au gazoduc de continuer sur le Niger et d’atteindre l’Algérie. Je suis ravi de voir que mes frères d’autres pays sont également impliqués dans ce projet », a-t-il déclaré.
Pour sa part, M. Arkab a réitéré l’engagement de l’Algérie pour la réalisation de cet oléoduc et sa disponibilité à mobiliser « tous les moyens » pour faire aboutir ce projet, tandis que le ministre nigérien du Pétrole, de l’Energie et des Energies renouvelables s’est félicité des engagements pris par chacune des parties pour relancer ce « grand chantier » en réaffirmant « la volonté du Niger d’y apporter une contribution significative ».
Un projet aux retombées « énormes »
Ainsi, cette réunion tripartite vient appuyer les démarches précédentes entreprises pour construire cette infrastructure, notamment l’étude de faisabilité technique réalisée et soumise, selon le PDG du groupe Sonatrach, Toufik Hakkar, aux entreprises dans les trois pays africains.
M. Hakkar avait récemment précisé que l’étude technique du projet est « également liée au tracé défini du gazoduc ».
Pour les observateurs, la réalisation de ce projet est à la portée des pays concernés, d’autant qu’il bénéficie des opportunités offertes par l’Algérie en matière d’infrastructures à travers le réseau de transport, de stations-service de gaz naturel liquéfié (GNL) et d’infrastructures pétrochimiques comme ainsi que la proximité géographique des marchés du gaz.
A ce sujet, l’expert pétrolier Mourad Preure est presque formel : « L’oléoduc aura pour terminal Hassi Rmel, d’où partent les gazoducs transcontinentaux algériens vers l’Espagne, le Portugal et l’Italie, ainsi que la liquéfaction d’Arzew et de Skikda. unités « .
« Toutes ces facilités existent et, au mieux, ne nécessitent que des investissements supplémentaires relativement faciles à récupérer », a-t-il expliqué, tout en assurant que l’Algérie se trouve dans une « perspective forte aux implications multidimensionnelles bénéfiques » pour les pays de la région. , mais aussi « moins cher en investissement et en temps ».
Selon les estimations financières établies lors de son lancement en 2009, le coût d’investissement de ce projet a été estimé à 10 milliards de dollars.
D’une longueur de 4.128 km, dont 1.037 km au Niger, 841 km au Niger et 2.310 km en Algérie, ce gazoduc reliera les champs gaziers nigérians (de Wari sur le fleuve Niger) à la frontière avec l’Algérie, pour se connecter à le réseau algérien et vendre la production de gaz nigérian, notamment sur les marchés européens.
Il alimentera également sur son passage les régions du nord, du nord-est et du centre du Nigeria, ainsi que les pays du Sahel comme le Niger, le Burkina Faso et le Mali.
Quant à ses répercussions, elles ont été qualifiées d' »énormes » par l’ambassadeur du Nigeria à Alger Mohammed Mabdul.
« C’est un projet très important qui générerait beaucoup d’argent tant pour le Nigeria que pour les autres pays qui y sont impliqués », a déclaré le diplomate dans une interview à un quotidien nigérian, assurant que le Nigeria pourrait fournir grâce à ce gazoduc de 30 milliards . m3 de gaz par an.