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Burkina Faso : l’ONU s’inquiète du changement anticonstitutionnel de gouvernement

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Le Conseil de sécurité de l’ONU s’est dit mercredi « profondément préoccupé par le changement anticonstitutionnel du gouvernement du Burkina Faso le 24 janvier », dans un communiqué unanime qui n’utilise pas les termes d’un coup d’État militaire et n’exprime aucune condamnation.

Dans ce texte approuvé à l’issue de négociations difficiles, notamment avec la Russie, selon des diplomates, les 15 membres du Conseil de sécurité disent « prendre acte » de la suspension du Burkina Faso de l’Union africaine et de la CEDEAO « jusqu’à une récupération. de nature constitutionnelle par les autorités militaires ».

Une version antérieure du communiqué appelait la junte à « faciliter un retour rapide à l’ordre constitutionnel », mais cette demande a été exclue du texte par Moscou lors des négociations, selon une source diplomatique qui a requis l’anonymat.

Dans sa déclaration adoptée, le Conseil s’est dit « préoccupé par l’impact négatif des changements anticonstitutionnels de gouvernement dans la région », faisant référence aux coups d’État militaires qui ont eu lieu au Mali et en Guinée. Il s’est également inquiété de « l’augmentation des activités terroristes et de la situation socio-économique désastreuse » pour cette même région.

Les membres du Conseil expriment également leur « soutien aux efforts de médiation régionale » pour résoudre la crise au Burkina Faso. Une mission conjointe de représentants de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et du Bureau des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest a récemment été organisée dans le pays.

Déclaration du Conseil « demande la libération et la protection du président Roch Marc Christian Kaboré et des autres responsables gouvernementaux » arrêtés ou assignés à résidence lors du coup d’État.

Rédigé par le Ghana, membre non permanent du Conseil de sécurité et actuel président de la CEDEAO, le texte fait suite à une réunion à huis clos du Conseil de sécurité sur le Burkina Faso mardi, demandée par les trois membres africains de l’instance (Ghana, Kenya, Gabon) .

Alors que le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a très vite condamné en termes fermes le coup d’État de janvier, le Conseil de sécurité a choisi d’attendre les décisions de l’UA et de la CEDEAO avant de prendre position.

Réunie en sommet extraordinaire jeudi dernier au Ghana, la CEDEAO a décidé de ne pas imposer de sanctions au Burkina Faso et a appelé les nouvelles autorités burkinabé à se doter d’un « calendrier raisonnable de retour à l’ordre constitutionnel ».

Samedi, un décret présidentiel du nouvel homme fort du Burkina Faso, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, a mis en place une commission chargée d’élaborer un projet de livre et d’agenda pour la transition du pays.

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