Le cinéaste et militant anticolonialiste français René Vautier, décédé en 2015 à l’âge de 90 ans, a marqué son engagement pour la cause algérienne à travers ses films en soutien à la guerre de libération et à la lutte de l’Algérie pour l’indépendance.
Diplômé de l’Institut des hautes études cinématographiques (IDHEC) en 1948, René Vautier se plonge dès son plus jeune âge dans le cinéma utilisant la caméra au service des mouvements de libération de son temps, notamment la Révolution algérienne de 1954 contre les Français. Occupation.
En 1950, il réalise son premier « Africa 50 », premier film anticolonial français sorti illégalement, interdit pendant plus de 40 ans.
Au début de la guerre de libération, en 1954, il sort « Une nation l’Algérie », un film sur l’histoire de la conquête de l’Algérie par les forces coloniales, qui est interdit et condamne le cinéaste pour attentat à l’intérieur de la France Sécurité.
Début 1962, René Vautier rentre en Algérie et crée le Centre de l’Audiovisuel d’Alger, structure destinée à former les futurs cinéastes et techniciens de l’Algérie indépendante, qu’il dirigera jusqu’à son départ en 1966.
Réalisé en 1963 « Un Peuple sur la marche », un film qui passe en revue la guerre de libération, le parcours de l’Armée de libération nationale (ALN) et l’effort populaire pour reconstruire le pays après la reconquête de l’indépendance.
En 1972, son film « Avoir 20 ans dans les Aurès » remporte le Prix de la Critique Internationale au Festival de Cannes.
En 1984, il fonde « Images sans chaînes », une société de production indépendante, puis poursuit les tournages entre la France et l’Algérie, principalement des documentaires sur l’immigration et la citoyenneté française comme « Immigration Amiens ».
Il y aura d’autres films, toujours dans le même esprit dévoué du cinéaste, notamment « Les Trois cousins » (1970), fiction tragique sur les conditions de vie des Algériens cherchant du travail en France et « Vous avez dit français ? (1986), une réflexion sur la citoyenneté et l’immigration en France.
En reconnaissance de sa carrière de réalisateur militant dédié à la cause algérienne, la Cinémathèque algérienne a rendu hommage à René Vautier à l’occasion du 60e anniversaire du déclenchement de la lutte armée pour l’indépendance.
En 2018, René Vautier a été décoré à titre posthume de la médaille « Ordre national » pour sa participation à la Guerre de Libération et pour sa contribution, avec d’autres cinéastes et photographes étrangers, à la naissance du cinéma algérien.