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Cour des comptes : les collectivités locales ne sont pas organisées pour assurer un meilleur suivi des dossiers contentieux

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Les collectivités territoriales ne sont pas organisées pour assurer un meilleur suivi des contentieux, estime la Cour des comptes dans son rapport annuel 2021, exhortant les élus locaux à renforcer leurs services de tutelle spécialisés, permettant d’agir correctement en justice. .

Ce rapport, qui reprend les principaux résultats de l’enquête de la Cour des comptes sur l’exécution de son programme d’audit 2019, a abordé la gestion du contentieux des collectivités territoriales.

Il a relevé que « de nombreuses collectivités territoriales sont de plus en plus soumises à des décisions pécuniaires dans l’exécution des jugements prononcés à leur encontre, notamment en raison de la violation par les responsables de ces collectivités des dispositions légales et réglementaires régissant les dépenses publiques ».

Les statistiques sur les affaires contentieuses, recueillies par la Cour des comptes auprès des collectivités locales, ont révélé que le nombre d’affaires devant toutes les juridictions, qu’elles soient ordinaires ou administratives, a atteint 9.666 affaires sur la période 2016-2019, soit une moyenne de 2.416 causes par an. .

Un grand nombre de décisions de justice prévoient des compensations financières importantes au profit des particuliers. Ainsi, les condamnations pécuniaires prononcées au cours de la période 2016-2019 se sont élevées à un total de 3,934 milliards de dinars, dont 3,018 milliards de dinars, soit 77% des condamnations, sont liées à des affaires liées à l’exécution de l’ordre public.

A cet effet, l’évaluation de la Cour des comptes a révélé un « mauvais contrôle » de la gestion du contentieux par ces entités, indique le rapport, ajoutant que les mesures préconisées par le ministère de l’Intérieur, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement du territoire, visant à renforcer la l’organisation des services contentieux afin de mieux défendre les intérêts des collectivités locales et de favoriser le règlement amiable des litiges, « ne sont pas rigoureusement appliquées par les élus locaux ».

Déplore également le rapport, malgré l’évolution constatée du volume des litiges, leur complexité juridique et les conséquences négatives des jugements sur la crédibilité des collectivités territoriales, ces dernières « ne sont pas suffisamment organisées et outillées pour assurer un meilleur suivi-relèvement cas de contentieux ».

« Elles ne disposent pas de personnel suffisant et qualifié et d’aucune procédure écrite, de même qu’elles n’ont pas mis en place un système informatique spécifique à la gestion des litiges permettant aux collectivités locales de disposer d’informations complètes et à jour », explique le document.

Il a également relevé que le recours au règlement amiable des litiges, mesure conservatoire en cas de contentieux, « n’est pratiqué qu’exceptionnellement ».

En conséquence, la plupart des collectivités auditées ont choisi de conclure des conventions avec plusieurs avocats pour les représenter en justice, en l’absence de mécanismes concrets régissant les relations entre les avocats et la collectivité représentée.

Par ailleurs, l’exécution des jugements en faveur des collectivités locales se caractérise également par « des retards injustifiés et le non-respect des procédures définies par la loi ».

En conséquence, la Cour des comptes a recommandé aux collectivités territoriales de faciliter le règlement amiable des litiges, notamment en introduisant systématiquement la clause correspondante dans tous les cahiers des charges et en rationalisant les comités de wilaya créés à cet effet.

Il est également tenu de respecter les procédures légales d’exécution des dépenses publiques, de mettre fin à la prise en charge des dépenses sans la disponibilité des crédits budgétaires nécessaires et de se conformer aux procédures de contrôle préalable. d’engagements.

La Cour des comptes a également invité les collectivités territoriales à renforcer les services contentieux dotés d’une tutelle spécialisée pour leur permettre de mieux défendre leurs intérêts et de traiter convenablement les litiges.

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