La lutte contre l’illettrisme et l’accès au savoir pour tous est le « défi » que les responsables de l’antenne wilaya de Chlef de l’Office national d’alphabétisation et d’éducation des adultes (ONAEA) entendent relever en ciblant les adolescents et jeunes victimes du décrochage scolaire.
Afin de faciliter l’intégration des jeunes exclus, pour diverses raisons, du système scolaire et de les libérer des « chaînes » de l’ignorance et de l’analphabétisme, l’Office organise régulièrement des campagnes d’information et de sensibilisation dans les différentes régions enclavées. de la wilaya de Chlef, la plus touchée par ce phénomène, avec l’espoir d’attirer de nouveaux candidats et de leur donner une nouvelle chance d’acquérir des connaissances qui les sortiront de l’éducation précaire.
Ce travail de proximité a suscité un « réel intérêt » chez nombre d’adolescents et de jeunes en décrochage scolaire, dont des dizaines, faute de solution à un horizon « bloqué », ont décidé de franchir le pas en optant pour la formule pédagogique proposée par l’ONAEA, précise Ahmed Mekrous, chargé de communication à l’antenne de la wilaya de Chlef.
La plupart de ceux qui ont choisi d’entrer dans les cours d’alphabétisation et d’éducation des adultes ont moins de 17 ans et sont animés par un fort désir de réussir et de réaliser leur rêve, malgré le poids des années passées loin de l’école.
La signature récente d’une convention entre l’Office national de l’alphabétisation et de l’éducation des adultes, d’une part, et l’Office national de l’enseignement et de la formation à distance, d’autre part, autorisant les étudiants diplômés à poursuivre leurs cours d’alphabétisation Selon ce responsable , les décrochages scolaires sont susceptibles d’inciter les décrocheurs à solliciter l’aide de l’ONAEA afin d’obtenir la « sortie » pour leur permettre d’accéder à l’enseignement supérieur.
Islam Benkhalfa, 17 ans, originaire d’Ouled Fares, fait partie de ces jeunes « quittant l’école ». Il a avoué qu’il « renoue » avec ses études et « tire un trait » sur son passé « glorieux ».
Après avoir quitté l’école primaire où il a été admis prématurément, l’Islam tente aujourd’hui de « récupérer » les années perdues et d’emprunter un chemin différent de celui qui l’a contraint à errer dans les ruelles de sa commune, sans solution en perspective.
Meriem Khedim, 15 ans, qui a abandonné l’école primaire pour des raisons de santé, exprime la même volonté que l’Islam de profiter des cours d’alphabétisation pour « ouvrir une nouvelle page » et « repartir sur de nouvelles bases ». L’objectif est d’étudier à distance et d’obtenir un baccalauréat afin d’accéder à l’université.
14.000 élèves retournent en classe d’alphabétisation
Le Bureau d’alphabétisation et d’éducation des adultes de la wilaya de Chlef compte pas moins de 13.800 nouveaux élèves pour la saison scolaire 2021/2022, répartis sur 1.796 classes réparties par niveau sur 35 communes, portant le nombre total à 19.200 étudiants, a indiqué la chargée de communication de l’antenne de wilaya de Chlef.
Au cours de l’année scolaire précédente, 20.000 élèves en fin de cycle d’enseignement ont obtenu leur certificat d’enseignement de base, dont 41 diplômés ont été admis dans des centres de formation professionnelle, tandis que sept (7) sont actuellement en enseignement à distance, a précisé Ahmed Mekrous.
L’antenne locale de l’ONAEA espère ouvrir « prochainement » une classe d’enseignement en tamazight au profit des communes de Zeboudja, Brira, Oued Kaoussine et Beni-Houa, où le dialecte chenoua est répandu, a indiqué M. Mekrous.