Dans son dernier roman, Les Frères Abid, Saâd Taklit propose une saga familiale sur plusieurs générations, consacrée au « clan Tafat » depuis la résistance à l’occupation française, en passant par des années d’exil et de persécution, explorant ainsi la composante sociale, les habitudes. , et l’histoire de la région de Bougaâ dans la wilaya de Sétif.
Récemment publié aux éditions Rafar, ce livre de 187 pages s’appuie sur des témoignages que l’auteur lui-même a recueillis auprès de ses proches et de membres plus âgés de sa famille.
Mokrani en 1871 à la tête d’une trentaine de personnes de son village.
Voyant une récompense sur sa tête, Braham est contraint de fuir son village natal vers un avenir incertain qui le conduira, du fait d’une rencontre providentielle, à Bougaâ où il va s’installer sous un nouveau nom et se réinventer une vie plus ordinaire pendant une décennie .
A ce moment du récit, le roman est aussi l’occasion pour l’auteur de brosser un tableau de l’Algérie colonisée, il revient sur l’augmentation du nombre de la population européenne et l’adoption du code des indigènes, « un code. de la honte qui subjugue les peuples indigènes », qui sera suivie par la grande vague de colonisation urbaine.
A Bougaâ, Braham laissera ses enfants Abid, Achour, Mouloud, Smaïl et Djamila à côté d’un olivier ramené de son village natal et replanté dans sa nouvelle terre. Cet arbre, symbole de paix et source de revenus, va déclencher une querelle de voisinage qui s’est soldée par un homicide involontaire. Achour, le fils de Braham, tuera son voisin.
Ce nouvel épisode, qui se déroule en 1913, apportera également des informations sur les traditions algériennes pour résoudre les conflits.Pour la première fois, une famille algérienne utilise la justice coloniale et remonte des siècles de traditions tribales et religieuses.
L’histoire propose alors un tout autre univers, Smaïl se sacrifie à la place de son frère, père de famille, et est condamné à la prison de Cayenne. Commence alors une toute autre histoire entre un bateau transportant des bagnards et des travaux forcés en Guyane française.
Transmettant ces témoignages couvrant plus d’un demi-siècle de querelles familiales, d’échecs avec l’autorité coloniale et de petits événements quotidiens, Saâd Taklit reconstitue la vie des Algériens colonisés dans cette région, tout en mettant en lumière les principes et codes sociaux de l’époque. .
Né en 1948 à Bougaâ, Saâd Taklit, diplômé en sciences économiques, a publié son premier livre « Djebel Tafat » en 2012 en Algérie et en France, suivi de « Le journal de Rachid » en 2015, « L’allemand de ma sat » en 2016 et « Histoires de miel et de sang », sorti en 2019.