Au moins 37 civils, dont une dizaine de femmes et d’enfants, ont été tués lundi dans une attaque d’hommes armés dans l’ouest du Niger, ont indiqué mardi des sources locales.
« L’attaque a eu lieu à Darey-Daye vers 15H00 (14H00 GMT) » lundi « par des hommes armés de motos » qui ont tiré sur des « personnes cultivant leurs champs », a indiqué un élu local. « Le bilan est lourd : il y a eu 37 morts, dont quatre femmes et treize mineurs. Quatre femmes ont également été blessées, a-t-il déclaré.
Un journaliste local a confirmé l’attaque, qu’il a qualifiée de « très sanglante ». « Ils ont trouvé les victimes dans leurs champs et ont tiré sur tout ce qui bougeait », a-t-il déclaré.
Le village de Darey-Daye, situé à 40 km à l’est de la ville de Banibangou, a déjà été la cible d’hommes armés.
Le 15 mars, des hommes armés ont massacré un total de 66 personnes lors d’attaques contre Darey-Daye et contre des véhicules revenant du grand marché hebdomadaire de Banibangou.
Depuis le début de la saison des pluies en juin, les attaques visent principalement les civils travaillant sur le terrain.
Le 9 août, des hommes armés ont attaqué des personnes travaillant dans un champ du village de Falanzandan dans le même département à Banibangou, tuant 15 personnes et en blessant deux autres, selon le ministère nigérian de l’Intérieur.
Le 25 juillet, 14 civils ont été tués dans le village de Wiyé, et trois jours plus tard, le 28 juillet, 19 personnes ont été massacrées dans le village de Dèye Koukou, également dans ce département de Banibangou, selon les autorités.
Human Rights Watch (HRW) estime la semaine dernière que plus de 420 civils ont été tués depuis le début de l’année dans l’ouest du Niger lors d’attaques de groupes armés, qui ont également contraint des dizaines de milliers de personnes à fuir leurs maisons.
Depuis le début de l’année, des terroristes présumés ont intensifié les attaques sanglantes contre des civils dans le département de Banibangou, une zone enclavée au nord-est de la région de Tillabéri, située dans la zone dite des « trois frontières » entre le Niger et le Burkina Faso et malienne.
Cette zone est le théâtre depuis des années d’actions sanglantes de groupes armés liés à Al-Qaïda et à l’organisation terroriste autoproclamée « État islamique » (ISIS/Daech), commises contre des civils et des militaires.