Un protocole d’accord pour la création d’une entreprise de transformation chimique du phosphate a été signé lundi à Alger entre le groupe industriel Fertilisants et produits phytosanitaires (ASMIDAL) et le groupe Manadjim El Djazaïr (MANAL) pour augmenter le phosphate en proposant de remplacer les importations de produits dérivés de celui-ci.
L’accord a été signé par le PDG du groupe ASMIDAL Mohamed Tahar Heouaine et le président du groupe MANAL Mohamed Sakhr Harami lors d’une cérémonie en présence du ministre de l’Énergie et des Mines Mohamed Arkab et du PDG du groupe Sonatrach Toufik Hakkar.
M. Arkab a tenu à respecter les délais « 100 % algériens et financés localement » pour la réalisation de ce projet, qui permettra à l’Algérie d’économiser des sommes considérables en devises.
Il s’agit d’un projet de partenariat public/public dénommé « Le projet phosphate dicalcique/monocalcique et superphosphate triphosphate », qui sera situé à l’Aouinet dans la wilaya de Tébessa, a indiqué lors d’une conférence de presse, M. Harami.
La création de cette société s’inscrit, selon lui, dans la stratégie du Ministère de l’Energie et des Mines visant à remplacer les importations de produits issus de l’évaluation des produits miniers et à améliorer les recettes en devises en exportant le surplus, en plus des création d’emplois dans le secteur.
Ce projet vise la transformation chimique et la récupération du phosphate, a précisé le président de la MANAL, soulignant que l’Algérie cache d’importants gisements de phosphate situés dans la Région de Bir El Ater (wilaya de Tébessa), « avec des réserves estimées à plus de deux (2) milliards tonnes » de cette matière première.
Cette société produira du phosphate mono- et dicalcique, qui sont les aliments de base de l’alimentation animale et de la volaille, ainsi que des engrais phosphatés appelés « Triple Super Phosphate », utilisés dans l’agriculture et dont les marchés sont en constante évolution, a déclaré Harami.
A ce titre, le responsable a précisé que la facture d’importation de ces deux produits en 2019 s’élevait à 4,6 milliards de dinars.
Il s’agira également de la production d’acide phosphorique et d’acide sulfurique, deux produits très recherchés qui sont des intermédiaires dans l’industrie de fabrication d’engrais chimiques, a-t-il ajouté.
A son tour, M. Heouaine a précisé que ce projet sera réalisé en deux phases : 50% du projet global sera opérationnel dans un délai maximum de 4 ans, après lancement, et permettra de satisfaire sur le plan national marché et d’exporter l’excédent.
« Le projet devrait être pleinement accepté 7 ans après son lancement et consacrera toute sa production à l’exportation », a-t-il déclaré, ajoutant que ce projet devrait permettre la transformation de plus d’un demi-million de tonnes de phosphate pour la production de près de 200.000 tonnes d’aliments pour animaux et 120.000 tonnes d’engrais phosphatés.
En termes d’emplois, ce projet contribuera à la création de 700 emplois en cours de construction, dont 300 emplois permanents pendant l’exploitation, en plus des emplois indirects liés au transport, à la distribution et à la maintenance, a estimé M. Hey.
Le PDG d’ASMIDAL a également révélé que l’investissement total du projet est estimé à 396 millions de dollars pour un chiffre d’affaires annuel attendu de 173 millions de dollars.
Mr Arkab a annoncé à l’occasion que le projet intégré de phosphate de Bled El Hadba, qui traversera quatre wilayas à savoir Tebessa, Souk Ahras, Annaba et Skikda, est en cours et la prochaine phase sera l’étude des dossiers d’appel d’offres (une trentaine de soumissionnaires) avant signature du contrat et démarrage des travaux prévu en décembre prochain.