Les experts en énergie ont souligné l’impératif pour l’Algérie d’accélérer ses efforts pour renforcer sa capacité de production de pétrole, à la suite des efforts des pays producteurs de l’OPEP et non-OPEP pour accroître leurs parts de marché.
Commentant les conclusions de la 19e réunion ministérielle de l’Alliance OPEP, les experts ont souligné dans des déclarations adressées à l’APS que les discussions sur la révision de la production de base ont clairement montré l’importance d’augmenter les investissements pétroliers en Algérie capables d’augmenter les capacités nationales de production.
La réunion de l’OPEP a approuvé, après environ deux semaines de consultations, le changement, pour un certain nombre de pays, de la production de référence qui sert de base au calcul des quotas de réduction pour chaque pays membre de l’alliance.
Cependant, alors que la production de référence a été revue à la hausse pour les Emirats Arabes Unis, le Koweït, l’Irak, l’Arabie Saoudite et la Russie, « parce qu’elle ne représente pas leurs capacités réelles », celle en Algérie est restée stable à 1.057 MBJ.
Estimant que les pays de l’OPEP sont parvenus à un « consensus minimum », permettant à certains pays d’augmenter leurs quotas de production, l’expert Mustapha Mekideche qualifie l’accord, malgré son importance, de « fragilité » dans le contexte des mesures prises par plusieurs pays pour augmenter leur taux de production.
Face à ce constat, il soutient le retour de l’Algérie à une politique pétrolière « plus efficace » en augmentant sa capacité de production et en consolidant les investissements étrangers dans les hydrocarbures, parallèlement au développement des énergies renouvelables.
L’évolution vers le développement des énergies renouvelables n’est pas en contradiction avec la consolidation des capacités de production d’hydrocarbures, qui restent une source majeure pour atteindre la sécurité énergétique et un facteur déterminant pour les politiques économiques des pays, a expliqué M. Mekideche.
Pour cet expert, les mesures prises par plusieurs institutions, organisations et états contre les investissements dans le domaine des hydrocarbures sous couvert de protection de l’environnement et de réduction des émissions de gaz à effet de serre, « pénalisent » les économies d’Afrique, en aucun cas responsables du réchauffement .
« Limiter les investissements dans les hydrocarbures en Afrique entraînera inévitablement un déséquilibre et un déficit substantiels pour répondre à la demande mondiale », a-t-il ajouté.
De son côté, l’expert économique Slimane Nacer a estimé que les consultations menées au sein de l’alliance OPEP « ont été dominées par la défense des intérêts individuels.
Les projets des pays de l’OPEP d’augmenter progressivement leur production de 400.000 MBJ/mois jusqu’à l’absorption du volume de réduction volontaire de 5,8 MBJ d’ici septembre 2022, « d’où la volonté de certains pays d’en profiter pour augmenter leur part de marché », a-t-il précisé.
Selon les conventions de la réunion, l’Algérie va augmenter sa production de 10.000 barils / jour d’août prochain pour atteindre 1,057 million de tonnes (production de référence)
L’Algérie devrait renforcer sa capacité de production en redynamisant les investissements étrangers et en mettant pleinement en œuvre la loi sur les hydrocarbures pour attirer les investisseurs étrangers vers l’exploration et l’exploitation, estime l’expert.
Il a souligné que la stagnation du secteur, due à la propagation de la pandémie de Covid-19 et au retard de publication des textes d’application de la nouvelle loi pétrolière, a empêché l’Algérie « d’atteindre ses objectifs en termes de renforcement des capacités de production. .
Rappelant que la moitié de la production mondiale est contrôlée par les pays de l’OPEP (plus de 45 MBJ), M. Nacer juge utile que l’alliance augmente sa part afin de participer davantage à l’équilibre du marché mondial du pétrole.
Cependant, il a attiré l’attention sur le risque que les producteurs de gaz de schiste aux États-Unis profitent des efforts de l’OPEP pour récupérer les prix pour accélérer la production.