Le quotidien Le Monde a vivement critiqué jeudi le silence et l’absence de réaction des autorités françaises contre le Maroc, qui ont mis sous surveillance politiques et journalistes français, s’interrogeant sur les véritables raisons de cette attitude.
Le Monde est l’un des dix-sept médias qui, avec le consortium Forbidden Stories, ont récemment dévoilé le projet Pegasus, qui a été utilisé pour intercepter des milliers de politiciens et de journalistes à travers le monde.
« Plus d’une semaine après la révélation par dix-sept rédactions internationales, dont Le Monde et Amnesty International, du gouvernement du shérif visant les téléphones du chef de l’Etat et de certains de ses ministres, l’exécutif français est entouré de silence, ou presque », s’est indigné le journal dès le début dans son éditorial, relevant que les faits sont toujours qualifiés de graves en interne.
« Si les faits sont vrais, ils sont très graves, nous le répétons inlassablement à l’Elysée », rapporte le journal, soulignant à ce sujet qu’en coulisses, l’affaire est prise au sérieux, « jusqu’à ce que l’exécutif soit contraint de revoir quelques-unes des méthodes « Emmanuel Macron a donc changé de téléphone portable, et des téléphones Android sécurisés ont été distribués ces derniers jours à la plupart des membres du gouvernement pour remplacer leurs appareils professionnels », note Le Monde.
La presse française note que la Le silence des autorités françaises est édifiant, notamment à l’égard du Maroc. « Si l’entretien téléphonique d’Emmanuel Macron avec le premier ministre sioniste, Naftali Bennett, a été confirmé par une source officielle, Elisée se refuse à commenter un échange avec les autorités marocaines. » précise-t-il.
Selon Le Monde, les arguments de certains milieux prudents tout en minimisant les faits ne tiennent pas la route. le silence du gouvernement français est désormais plus inquiétant, à l’approche des vacances gouvernementales et parlementaires.
Regrettant le manque d’information que, si les téléphones du Président et des Ministres étaient bel et bien infectés, le journal a indiqué que l’Agence Nationale de la Sécurité et des Systèmes d’Information et la Direction Générale de la Sécurité Intérieure (DGSI) à qui les ordinateurs portables ont été confiés , ça fait déjà longtemps que ça dure.
« Le temps nécessaire pour extraire et analyser les données d’un téléphone est, en théorie, au plus de quelques heures, au plus », a-t-il remarqué.