Le Maroc s’est retrouvé mêlé à une nouvelle affaire d’espionnage, ciblant cette fois des journalistes marocains et des professionnels des médias étrangers utilisant des logiciels israéliens, prouvant des informations récurrentes sur des collaborations vieilles de soixante ans avec Israël dans le domaine de l’espionnage.
L’affaire, considérée comme l’un des plus gros scandales d’espionnage de la décennie, va éclater après la publication dimanche par 17 médias internationaux de révélations sur l’utilisation du logiciel espion israélien appelé Pegasus. Leur travail s’appuie sur une liste de 50.000 numéros de téléphone présélectionnés par les clients des OSN pour une éventuelle surveillance, obtenue par le réseau Forbidden Stories et l’ONG Amnesty International.
Pegasus, qui permet de prendre le contrôle d’un smartphone, vous donne accès à tout le contenu de l’appareil, ainsi qu’à son micro et sa caméra. Parmi les pays utilisateurs : Maroc.
« Depuis qu’Amnesty International a révélé en 2020 que le téléphone du journaliste d’investigation marocain Omar Radi était infecté par le même logiciel espion, des journalistes marocains indépendants ont soupçonné qu’ils pouvaient eux aussi être visés. A travers le programme de surveillance commercialisé par la société israélienne NSO Group, régulièrement accusés de jouer le jeu des régimes autoritaires.
Des listes de numéros de téléphone sélectionnés comme cibles potentielles ont montré, selon l’enquête, que le régime marocain a utilisé Pegasus pour cibler systématiquement les journalistes qui critiquent le pouvoir et les dirigeants des grandes rédactions.
Les services marocains ont également sélectionné pour une potentielle surveillance un téléphone utilisé par Omar Brouksy, ancien correspondant de l’Agence France-Presse (AFP) à Rabat et auteur de deux ouvrages critiques sur Mohammed VI et les relations entre la France et le Maroc.Les journalistes marocains ne sont pas les seuls. ceux qui s’intéressent aux services de renseignement du royaume. ezi et les chefs des médias figurent sur la liste des cibles de Pegasus. À plusieurs reprises, le consortium Forbidden Stories et le laboratoire de sécurité d’Amnesty International ont pu déterminer techniquement que l’infection par Pegasus avait réussi.
Si les services marocains semblent avoir largement ciblé les journalistes travaillant pour des rédactions dites de gauche ou centrales, les médias de droite n’ont pas été épargnés.
Encore et selon ces révélations, le Maroc a espionné, grâce à ce logiciel israélien, plus de 6000 numéros de téléphone en Algérie, 1000 en France et 500 numéros en Turquie.
Le scandale qui vient d’éclater a été évoqué par le Pr Ammar Belhimer, actuellement ministre de la Communication, dans une tribune intitulée « L’ Eyeil du Mossad », publiée le 26 novembre 2019 dans les colonnes du quotidien Le Algérien dans la soirée .
Le professeur Belhimer a noté, en particulier, dans ses écrits que « les armes de l’ère numérique développées par Israël pour opprimer les Palestiniens sont rapidement réutilisées pour des applications beaucoup plus larges contre les populations occidentales qui ont longtemps tenu leurs libertés pour acquises ». être déçu quand on sait qu’un « grand frère » lilliputien a acquis le pouvoir de suivre leurs moindres actions ou paroles.
Le Royaume n’en est pas à son premier délit en la matière. Le quotidien américain New York Times avait révélé, dans son édition du 11 décembre 2020, que l’annonce de la normalisation des relations entre le Maroc et Israël était l’aboutissement de 60 ans de collaboration secrète.
« Depuis près de 60 ans, le Maroc et Israël (…) ont travaillé en étroite collaboration, mais secrètement, sur des questions militaires et de renseignement et sur des assassinats (…) », précise le quotidien.
En 1965, lorsque les dirigeants arabes et les commandants militaires se sont réunis à Casablanca, le Maroc a permis au Mossad d’entendre ses salles de réunion et ses suites privées, écrit notamment le quotidien américain. L’audition a donc fourni à Israël une perspective sans précédent sur la pensée, les capacités et les plans arabes, qui se sont avérés vitaux pour le Mossad et les Forces de défense israéliennes en préparation de la guerre de 1967.
Peu de temps après et à la demande des services militaires. localisé l’opposant marocain, M. Ben Barka, l’attirant à Paris, où les alliés marocains et français l’ont kidnappé. Il a été torturé à mort et les agents du Mossad ont enlevé le corps, qui n’a jamais été retrouvé.
Une décennie plus tard, le roi Hassan II et son gouvernement sont devenus la « route secondaire » entre Israël et l’Égypte, et le Maroc est devenu le « lieu de rencontre secret » entre leurs fonctionnaires, avant les accords de Camp David de 1978 et en normalisant les relations entre anciens ennemis . Israël a ensuite aidé à persuader les États-Unis de fournir une assistance militaire au Maroc, selon le New York Times.
Un acte « inacceptable » au regard du droit de l’UE « Cela doit être vérifié », mais si c’est vrai, « c’est totalement inacceptable », a déclaré le responsable de Prague aux journalistes. « La liberté de la presse est une valeur essentielle de l’Union européenne », a déclaré Von der Leyen.
De son côté, le porte-parole du gouvernement français, Gabriel Attal, a jugé les faits « extrêmement choquants et, s’ils sont prouvés, (qui) sont extrêmement graves ». « Nous sommes extrêmement attachés à la liberté de la presse, il est donc très grave d’avoir des manipulations, des techniques qui visent à porter atteinte à la liberté des journalistes, à leur liberté d’enquêter, d’informer », a-t-il ajouté.
Selon un sondage publié dimanche par un consortium de dix-sept médias internationaux, le logiciel Pegasus, développé par la société sioniste NSO Group, aurait permis d’espionner au moins 180 journalistes, 600 politiciens, 85 militants des droits de l’homme ou 65 autres chefs d’entreprise.
alors que la société prétend en avoir environ 40.