La diplomatie algérienne travaille sans relâche pour trouver des solutions pacifiques aux crises auxquelles sont confrontés les pays voisins en droit international, a déclaré l’ambassadeur algérien à Budapest Ali Mokrani, ajoutant que l’Algérie prône le dialogue et la médiation au lieu de recourir à la force.
« Nous offrons un soutien multidimensionnel à nos voisins », a déclaré l’ambassadeur d’Algérie dans un entretien au quotidien hongrois Magyar Nemzet.
Le diplomate algérien a cité quelques exemples de ce soutien, comme « le peuple du Sahara Occidental pour son droit à l’autodétermination à l’ONU, à la Libye pour trouver une issue à la crise politique et au Mali dans la mise en œuvre de l’accord de paix. résultant de la médiation internationale menée par l’Algérie ».
Dans cet entretien publié vendredi, l’ambassadeur algérien est également revenu sur plusieurs questions nationales et internationales, telles que les relations bilatérales, l’immigration clandestine, la situation politique dans le pays et les relations algériennes
Concernant l’immigration clandestine, Ali Mokrani a déclaré : « L’Algérie appelle à une approche holistique dans la lutte contre ce phénomène. » Une stratégie, poursuit le diplomate, qui s’articule autour de « la sécurité en combattant les réseaux de trafic de migrants, la coopération avec les pays d’origine et le respect des droits de l’homme. »
L’ambassadeur d’Algérie à Budapest déplore également a, le fait que « on parle peu de migrations sélectives fondées sur l’expertise et la fuite des cerveaux vers le nord ».
« Seule l’immigration illégale est le titre quotidien, surtout dans les pays qui soutiennent la tolérance zéro contre l’immigration, même si cette option est pratiquement impossible à réaliser dans la réalité de la migration internationale », a-t-il soutenu.
Par ailleurs, le diplomate algérien est revenu sur l’arsenal juridique mis en place par l’Algérie pour lutter contre l’immigration clandestine. Il a notamment souligné que le plan législatif « a adopté une loi criminalisant l’immigration illégale et la traite des êtres humains », en plus de ratifier la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’homme de 2003. .
« D’un point de vue opérationnel, l’Algérie surveille un littoral long de 1700 km, avec des garde-côtes mandatés pour capturer les migrants illégaux et effectuer des missions de sauvetage en mer. Enfin, il est important de noter que l’Algérie n’a pas envoyé de migrants légaux depuis 1970, « il ajouta.
Vaincre les statistiques de l’ONU et de Frontex sur des statistiques présumées montrant un afflux massif de migrants algériens illégaux en Europe, Ali Mokrani explique que ces « statistiques avancées ne reflètent pas la réalité des faits ».
Selon lui, « le recensement du nombre de migrants illégaux est une tâche trop complexe, impossible à accomplir exactement en raison de la nature des migrants illégaux dont la nationalité et le pays d’origine ne sont pas facilement connus à l’avance ».
Plus d’opportunités pour renforcer les relations bilatérales
Revenant sur les relations entre l’Algérie et la Hongrie, l’ambassadeur Ali Mokrani a déclaré que les relations entre les deux pays se sont beaucoup améliorées dans le passé. Relations « dont la base est l’aide multidimensionnelle offerte par la Hongrie pendant la lutte pour l’indépendance ». « En reconnaissance, nous avons décoré le regretté journaliste Alajos Chrudinak, et la reconnaissance a été remise à titre posthume à son honorable épouse. Nos relations bilatérales sont bonnes et des efforts sont faits pour les développer davantage avec le soutien des dirigeants de nos deux pays. a soutenu M. . Mokrani.
Le diplomate algérien a souligné que la situation géographique des deux pays est un facteur de renforcement des relations commerciales, notant que « l’Algérie peut servir de porte d’entrée aux entreprises hongroises pour conquérir les marchés africains, notamment en faveur de la création du continent africain. Zone d’échange (ZLECAF) et l’accueil de la route transsaharienne reliant l’Algérie au Nigeria ».
Au-delà, ajoute M. Mokrani, « L’Algérie offre des avantages (…) La Hongrie pourrait être une porte d’entrée des produits algériens vers l’Europe centrale. marché ».
« Les relations sont particulièrement bonnes dans le domaine académique, grâce au programme de bourses Stipendium Hungaricum, que nous apprécions beaucoup. Un programme similaire à celui offert par l’Algérie pour l’Afrique il y a plus de quatre décennies, dans le cadre des relations humaines traditionnelles », a-t-il souligné.
Concernant les relations algéro-françaises, M. Mokrani a assuré que l’Algérie, qui a fêté récemment son 59e anniversaire d’indépendance, « entretient de bonnes relations avec la France », soulignant que « les deux pays sont animés par la volonté commune de les développer davantage dans un esprit de respect de la souveraineté et des intérêts mutuels ».
Cependant, l’ambassadeur algérien a déclaré que « le problème de la mémoire reste central dans les relations entre les deux pays », rappelant que « l’Algérie demande légitimement à la France de faire face au passé colonial douloureux et durable et de s’excuser, de désinfecter les lieux d’essais nucléaires et de retours ». les archives. »
Evoquant par ailleurs la situation politique en Algérie, notamment après les élections présidentielles de décembre 2019, qui ont consacré Abdelmadjid Tebboune à la présidence de la République, Ali Mokrani a souligné que, depuis, » un processus de rénovation est en cours dans le pays à trois niveaux, politique, économique et social.
« Dans son programme, le Président a pris 54 engagements. Dans ce cadre, la Constitution révisée a été adoptée en 2020, qui a jeté les bases de la démocratie, de l’État de droit, des libertés individuelles et collectives, renforcé le rôle des jeunes et vise une économie diversifiée et durable, un développement inclusif, une ouverture sur le monde et une coexistence pacifique avec les peuples », a-t-il déclaré.
Le diplomate algérien explique qu' »en cette période de changement, les élections législatives anticipées de juin dernier ont eu lieu pour répondre aux demandes des citoyens, relevant qu’il s’agit de « réformes ambitieuses visant « l’émergence d’une nouvelle Algérie ».