Les pays européens, et la France en particulier, victimes de l’espionnage marocain, récoltent les fruits de leur position de « soutien zélé » à la politique de Rabat, qui viole le droit international au Sahara occidental et déstabilise la région, a déclaré lundi un représentant du Front Polisario en Europe. Union (UE), Oubi Bachir Bouchraya.
« Ce crime, entre autres, n’aurait évidemment pas pu être commis sans le silence et même la complicité d’institutions et d’Etats bien plus influents sur la scène internationale que le Maroc. L’Europe, et surtout la France, récolte les fruits de cette position de zèle en faveur du Maroc », a déclaré Bouchraya dans un communiqué, déplorant la persistance de ces pays à soutenir la politique marocaine consistant à se comporter comme un « enfant gâté » qui peut tout se permettre.
« L’attitude de certains pays et institutions, notamment la France, l’Espagne et l’Union européenne, qui persistent à soutenir la politique marocaine de violation du droit international au Sahara occidental, menace ses voisins et déstabilise la région du Maghreb et de la Méditerranée », a prévenu le diplomate.
Par ailleurs, le responsable sahraoui, dont le téléphone avait été infiltré par le logiciel espion Pegasus le 15 mars 2021, présenté par les services secrets marocains, a dénoncé le caractère répressif et violent du régime marocain, expliquant que cet acte est lié à son militant ses activités et sa fonction de chef de la diplomatie sahraouie pour l’Europe et l’Union européenne.
« Une activité dont le seul but est d’agir, dans le respect de la loi et de la légalité, pour permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance », a-t-il déclaré.
A cet égard, M. Bouchraya a estimé que cette aventure « par son ampleur et ses faits incalculables, doit désormais attirer l’attention sur ce que nous sahraouis n’avons jamais cessé de dénoncer, à savoir le caractère répressif et violent du régime marocain lui-même avant tout. contraintes internationales et lois et actions dans cette perspective. »
» Agir hors la loi est incontestablement inscrit dans l’ADN du régime marocain « , a-t-il déclaré.
» Le Front Polisario se réserve le droit d’agir à la suite de cette grave acte d’espionnage, d’une ampleur inédite, et espère que cette aventure marquera un tournant dans les relations entre l’Union européenne et le Maroc, relation jusque-là marquée par une préférence obsessionnelle en faveur du Maroc, au détriment des intérêts de la pays de la région, leur stabilité et le bien-être de leurs peuples », a conclu l’ambassadeur.
Le gouvernement sahraoui a condamné vendredi l’implication du Maroc dans l’affaire d’espionnage Pegasus, estimant qu’il s’agissait d’un « acte criminel » contraire à toutes les chartes et traités régissant les relations internationales.
Les révélations sur l’utilisation du logiciel espion israélien Pegasus, publiées la semaine dernière par plusieurs médias, sont basées sur une liste de plus de 50.000 numéros de téléphone, présélectionnés par certains clients de la société sioniste NSO Group pour la surveillance. Pegasus, qui permet de prendre le contrôle d’un téléphone, donne accès à tout le contenu de l’appareil, ainsi qu’à son micro et sa caméra.