Un nouveau plan d’urgence pour doter toutes les wilayas côtières d’une usine de dessalement d’eau de mer (SDEM) est en préparation, a indiqué jeudi à Alger le ministre de l’Energie et des Mines Mohamed Arkab.
Intervenant sur la cérémonie de signature des lettres d’engagement entre deux filiales de « Sonatrach » (AEC et GCB) avec la société « Cosider canalisation », pour la construction de trois SDEM à l’est d’Alger, d’une capacité totale de 150.000 m3 / d, dans le cadre d’un premier plan d’urgence, M. Arkab a annoncé qu’un nouveau plan d’urgence était « en préparation » aux instructions du président de la République, Abdelmadjid Tebboune.
Ce plan prévoit, dans sa première phase, la construction d’une SDEM d’une capacité de 250.000 m3/jour dans la capitale (Alger-Ouest), d’une autre au Cap Djenat (400.000 m3/jour) et d’une troisième station à El Tarf (250.000 m3/jour), a précisé le ministre.
D’autres projets « sont à l’étude » et viseront les wilayas d’Oran, Mostaganem, Jijel, Skikda, Béjaïa et Tizi Ouzou, dans le cadre de ce plan, a également révélé M. Arkab, précisant que « l’objectif est de mettre en place une station usines de dessalement dans chaque wilaya du littoral algérien ».
Ces SDEM permettraient de « contribuer à l’approvisionnement en eau potable des habitants de ces régions et de pallier le déficit en eau de surface induit par le changement climatique », a-t-il expliqué.
Referindu – les trois projets lancés jeudi, à savoir une SDEM à Bordj El Kiffan, une à El Marsa (Alger-Est) et une autre à Corso (Boumerdes), M. Arkab a insisté sur les compétences des filiales « Sonatrach » chargées de leur mise en œuvre, soulignant « leur expérience avérée dans ce type de projet ».
Il a également mis l’accent sur la « pleine coordination » avec le ministère des Ressources en eau et de la Sécurité en eau, ainsi qu’avec les wilayas d’Alger et de Boumerdes, notamment pour « fournir la base ter pour les accueillir, permettant de « démarrer » les travaux de construction dès la première semaine d’août. »
De son côté, le ministre des Ressources en eau et de la Sécurité hydrique, Karim Hasni, a indiqué que la mise en service de ces trois SDEM permettra « de réduire de 72% l’utilisation des eaux de surface dans la capitale ».
M. Hasni a également annoncé la création, à moyen terme, de deux grandes SDEM, l’une à Alger-Est et l’autre à Alger-Ouest, d’une capacité de 300.000 m3/jour chacune, qui seront, a-t-il expliqué, « couvre 130% des besoins, actuellement approvisionnés par les eaux de surface », précisant que les barrages qui alimentent actuellement Alger Est, tels que Taksebt, Koudiat Asserdoune et Kadara seront orientés vers l’alimentation de la wilaya Boumerdès, Tizi-Ouzou, M’sila, Bouira et Médéa. Par ailleurs, le barrage de Douéra, qui alimente l’ouest d’Alger, sera orienté vers l’irrigation des terres agricoles, tandis que celui de Bouroumi (Blida) servira à alimenter la wilaya de Tipaza et pourrait même approvisionner la wilaya d’Ain Defla, a-t-il ajouté. Hasni.
Précisant que la stratégie à moyen terme du secteur prévoit l’implantation de SDEM dans les 14 wilayas situées sur la bande côtière du pays où se concentre 95% de la population, M. Hasni a expliqué que « ces stations permettront de « approvisionner les régions situées à 150 km du littoral, à l’intérieur des terres, pour bénéficier de la wilaya des Hautes Terres ».
A son tour, le Wali d’Alger, Youcef Chorfa, a indiqué que les 150.000 m3/jour supplémentaires que fourniront les futures stations de Bordj El Kiffan, El Marsa et Corso s’ajouteront aux 280.000 m3/jour de 222 ( 102 + 120) de nouveaux forages réalisés respectivement par le Ministère des Ressources en Eau et de la Sécurité Hydraulique et la Wilaya d’Alger (avec le concours de Sonatrach et Cosider) et qui seront livrés en totalité d’ici le 15 septembre, permettront une production moyenne de 1 million de m3/jour à le début de la saison estivale 2022.